Le gouvernement nigérian a condamné le Canada pour avoir refusé des visas à ses officiers supérieurs, y compris le chef de l’armée.
Le chef d’état-major de la défense, le général Christopher Musa, a déclaré que la moitié de sa délégation, qui était censée se rendre au Canada pour une mission officielle mercredi, était restée au Nigeria après n’avoir pas reçu les documents nécessaires.
Le ministre de l’Intérieur Olubunmi Tunji-Ojo a condamné l’action des responsables canadiens, la qualifiant de « irrespectueuse » envers le pays d’Afrique de l’Ouest.
Le haut-commissariat du Canada au Nigeria a déclaré être au courant de l’affaire mais a refusé de donner plus de détails pour des « raisons de confidentialité » sur les personnes spécifiques impliquées.
Cela survient deux semaines après que le Canada a introduit de nouvelles réglementations qui accordent aux agents d’immigration le pouvoir explicite d’annuler les documents de résidence temporaire dans des circonstances spécifiques.
Les changements visaient à renforcer la sécurité des frontières, à maintenir l’intégrité des programmes de visas et à protéger la sécurité publique, selon les autorités canadiennes.
S’exprimant jeudi, le général Musa a déclaré que lui et ses collègues avaient été empêchés d’assister à un événement au Canada destiné à honorer les anciens combattants.
« Nous avons été invités avec notre équipe, mais alors que la moitié d’entre nous a obtenu des visas, l’autre moitié s’est vu refuser. C’est très décevant », a-t-il ajouté.
Il a qualifié l’incident de « signal d’alarme » pour que le Nigeria renforce sa souveraineté et « refuse d’être tenu pour acquis ».
Nuhu Ribadu, un conseiller à la sécurité nationale, qui s’est exprimé lors du même événement jeudi, a exprimé sa déception face à cette décision, la qualifiant d’« irrespectueuse » et affirmant que le Canada « peut aller au diable ».
« C’est une raison de plus pour laquelle nous devons travailler dur pour que le Nigeria fonctionne », a ajouté M. Ribadu.
Au cours d’une interview à la télévision nigériane vendredi, Tunji-Ojo a déclaré que l’action du Canada était injustifiable, notant que les canaux diplomatiques auraient pu être utilisés pour répondre à toute préoccupation.
« Si cela peut arriver au chef d’état-major de la défense, alors je suis inquiet pour le Nigérian moyen », a déclaré le ministre de l’Intérieur.
Il espérait cependant que la question serait résolue diplomatiquement pour assurer le respect mutuel entre les deux nations.