La Tanzanie et le Burundi ont uni leurs forces avec l’Union européenne, l’agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et d’autres partenaires dans le cadre d’une nouvelle initiative de 8 millions d’euros (8,8 millions de dollars) pour résoudre la crise des réfugiés qui frappe les deux pays.
Le projet, entièrement financé par l’UE, a été lancé dans le camp de réfugiés de Nyarugusu, dans la région de Kigoma, à l’ouest de la Tanzanie, le 1er octobre et se poursuivra jusqu’en septembre 2027, dans le but d’améliorer les conditions de vie des réfugiés, des demandeurs d’asile et de ceux qui retournent volontairement au Burundi.
Le HCR affirme qu’il souhaite trouver des solutions durables pour les réfugiés burundais répartis dans la région des Grands Lacs en leur fournissant des outils de résilience plus solides.
La Tanzanie, en collaboration avec le HCR, mène un rapatriement volontaire des Burundais depuis 2017, les chiffres officiels mis à jour en août de cette année montrant que plus de 177 000 d’entre eux sont rentrés chez eux.
Mais le nombre de réfugiés burundais dans les camps tanzaniens reste le plus élevé de la région, estimé entre 100 000 et 150 000.
La République démocratique du Congo suit avec un peu plus de 50 000, le Rwanda et l’Ouganda en accueillent respectivement 49 264 et 41 198. Le Kenya en compte un peu moins de 10 000.
Le HCR indique qu’environ 37 500 réfugiés et demandeurs d’asile burundais se trouvent au Mozambique, au Malawi, en Zambie et en Afrique du Sud dans le cadre de programmes nationaux respectifs.
S’exprimant lors du lancement mardi du nouveau programme parrainé par l’UE, le commissaire régional de Kigoma, Thobias Andengenye, a décrit la situation des réfugiés burundais en Tanzanie comme « unique, nécessitant une approche unique pour y faire face ».
« Il ne fait aucun doute que l’environnement actuel au Burundi est suffisamment propice pour permettre à tous les réfugiés de rentrer chez eux, mais nous avons observé que beaucoup sont encore très hésitants », a déclaré M. Andengenye.
Selon le HCR, le programme se concentrera sur les réfugiés des camps de Nyarugusu et de Nduta dans la région de Kigoma ainsi que sur les rapatriés au Burundi.
Il consiste à améliorer leur accès aux documents d’état civil essentiels, à aider les rapatriés à se réintégrer dans le système éducatif local, à renforcer leurs compétences professionnelles et à garantir que les certificats obtenus en Tanzanie soient reconnus dans leur pays d’origine, ainsi qu’à aider à surmonter d’autres obstacles critiques à la reconstruction de leur vie dans leur pays d’origine.
Il cherchera également à renforcer les capacités des services de protection juridique au Burundi afin que les réfugiés rapatriés puissent également bénéficier pleinement de ces services.
Mais, selon la représentante du HCR au Burundi, Brigitte Mukanga-Eno, bien que le projet transfrontalier de l’UE ait été une « contribution opportune et significative », les coûts de couverture de tous les besoins de réintégration des réfugiés restent « énormes ».
« Nous aurons encore besoin de davantage de soutien financier pour atteindre notre objectif », a déclaré Mme Mukanga-Eno.
Réfugiés en RDC
Parallèlement, le tableau de bord régional mensuel du HCR publié le 17 septembre indique également une augmentation significative des demandeurs d’asile en provenance de la RDC depuis le début de l’année 2023, la plupart d’entre eux venant des territoires de Masisi et de Rutshuru dans la province du Nord-Kivu, actuellement occupés par des groupes armés.
« Les civils, pris entre ces groupes, traversent Goma pour se rendre en Tanzanie via Bukavu et Uvira. Les principales raisons de la fuite sont la peur d’être pris pour cible par des combattants armés, le recrutement forcé de jeunes hommes et la violence généralisée, y compris la violence sexuelle », indique le bulletin.