Makhtar Diop est désormais le nouveau patron de la Société financière internationale (IFC), la filiale de la Banque mondiale dédiée au financement du secteur privé dans les pays en développement. Le leader sénégalais succède ainsi au Français Philippe Le Houérou, qui remplaçait à son époque la Camerounaise Vera Songwe aujourd’hui à la tête de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique.
« Déterminé »
Réagissant à sa nomination sur Twitter, Makhtar Diop s’est dit « déterminé » à aider les économies en développement à « surmonter les obstacles liés à la pandémie de Covid-19 ».
Pour David Malpass, président du groupe de la Banque mondiale qui a annoncé cette nomination ce jeudi, Makhtar Diop est l’homme de la situation. « Les compétences de Makhtar à la SFI aideront le Groupe de la Banque mondiale à poursuivre sa réponse rapide à la crise mondiale et à construire une reprise verte, résiliente et inclusive », a-t-il déclaré, estimant que dans le contexte actuel, les économies de la planète ont surtout besoin de « climats des affaires et d’entreprises prospères » pour attirer les investissements et créer des emplois, tout en favorisant la construction d’infrastructures de tous types, numériques y compris, de manière améliorer le niveau de développement des pays.
Plus de 30 ans dans l’univers « éco-financier » mondial
Financier et économiste formé à l’école française et britannique, Makhtar Diop cumule une trentaine d’années d’expérience dans l’univers « éco-financier ». Après un parcours de banquier, il rejoint le Fonds monétaire international (FMI) en tant qu’économiste. Un temps ministre des Finances du Sénégal dans le deuxième gouvernement de Moustapha Niasse, il arpente les rangs de la Banque mondiale depuis 2001, où il n’a cessé de gravir les échelons. Il quitte ainsi les fonctions de Vice-président du groupe de la BM en charge des infrastructures pour piloter la stratégie du groupe en matière de financement du secteur privé des pays en développement.
Aux commandes de la stratégie 3.0 de l’IFC
Et Makhtar Diop fait bien d’être « déterminé ». Car; le challenge est de taille, au moment où le secteur privé, notamment en Afrique commence à mobiliser l’attention de toutes les institutions et organisations, tant le concours des entreprises est capital pour la relance économique. Justement, l’un des points focaux de la mission de l’économiste et financier sénégalais sera, selon la Banque mondiale, d’approfondir et de dynamiser la stratégie 3.0 de l’IFC. Celle-ci consiste notamment à mobiliser d’importants capitaux privés pour permettre à l’institution de répondre efficacement au besoin de financement du secteur privé.
Le Groupe de la BM s’attend par ailleurs à ce que Makhtar Diop joue un rôle clé dans le renforcement des liens entre l’IFC, la BM et l’Agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA), la filiale de cette institution de Bretton Woods qui a pour mission de favoriser l’investissement direct à l’étranger (IDE) dans les pays en développement. Le but état de muscler la réponse du Groupe face aux objectifs de développement.