Le Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire a appelé lundi 10 février à la libération immédiate de Mohamed Bazoum et de son épouse, Hadiza.
Bazoum a été renversé par un coup d’État en juillet 2023. Depuis, lui et sa femme sont coupés de tout contact extérieur.
Ils sont détenus depuis un an et demi dans une aile de la résidence présidentielle à Niamey. Seul son médecin est autorisé à lui rendre visite.
Le Groupe de travail des Nations unies considère leur détention comme « arbitraire » et une violation du droit international. Il demande leur « libération immédiate » et le droit de demander réparation.
La déclaration des experts de l’ONU n’est pas nouvelle. Le secrétaire général de l’ONU António Guterres avait déjà exigé la libération de Bazoum. Il a même réclamé sa « réintégration à la tête de l’État » après sa « détention arbitraire » le 26 juillet 2023.
Les avocats de Bazoum ont rapidement réagi dans un communiqué soulignant que leur client et son épouse sont « complètement coupés du monde extérieur » depuis octobre 2023. Ils n’ont eu aucun contact avec leur famille, leurs amis ou leur avocat. « Seul un médecin est autorisé à leur rendre visite pour leur apporter de la nourriture et des médicaments », ont-ils précisé.
Le régime militaire nigérien a rejeté les affirmations des experts de l’ONU. Il a accusé Bazoum d’avoir communiqué par téléphone avec « d’autres forces hostiles au Niger pour orchestrer une attaque ». Les autorités assimilent cela à des « complots et des atteintes à la sécurité de l’État » et à une « collusion avec des puissances étrangères ».
En juin, le Niger a révoqué l’immunité présidentielle de Bazoum. Cela a ouvert la voie à un procès, mais aucune date n’a été fixée. « Aujourd’hui, nous n’avons aucun doute : le président Bazoum est l’otage d’une junte qui l’utilise comme bouclier humain », a déclaré son avocat, Moussa Coulibaly.