Dans cette édition de Business Africa, nous explorons les ambitions du Burundi, qui ambitionne de transformer son économie agricole en économie industrielle d’ici 2040, malgré des défis tels que la corruption et la nécessité d’une meilleure gestion des ressources. Nous nous intéressons également au Burkina Faso, où l’industrialisation par le crowdfunding prend forme avec une usine de transformation de tomates, marquant un pas vers la souveraineté économique. Enfin, nous plongeons dans le secteur du cuir et de la chaussure au Nigéria, où le Made in Nigeria Shoe Expo ouvre des opportunités pour une industrie locale prête à se développer à l’international.
Burundi 2040 : une vision ambitieuse entre espoirs et défis
Les 5 et 6 décembre, le Burundi a organisé une table ronde pour attirer les investisseurs et mobiliser des financements dans le but de devenir un pays émergent d’ici 2040. Le président Evariste Ndayishimiye a souligné l’importance d’un partenariat équilibré pour développer une économie industrielle tout en assurant un développement durable. Mais des défis demeurent, notamment une faible croissance économique et une forte inflation, comme le souligne l’économiste Diomède Ninteretse, qui alerte sur la perte de pouvoir d’achat des Burundais. Un reportage de Michael Dibie.
Gabriel Rufyiri, président de l’OLUCOME, souligne les effets dévastateurs de la corruption sur l’économie burundaise : « La corruption anéantit tous les efforts de développement ». Selon lui, malgré les promesses de financements internationaux, le véritable défi réside dans la mise en œuvre de réformes concrètes de gouvernance. Il estime que l’austérité budgétaire et une meilleure gestion des ressources publiques, notamment à travers la digitalisation, sont essentielles pour relancer l’économie burundaise.
Burkina Faso : vers la souveraineté industrielle
Au Burkina Faso, l’industrialisation par le crowdfunding a pris un tournant majeur avec la commercialisation du premier concentré de tomate produit localement.
Ce projet, soutenu par un investissement de plus de 7,5 milliards de FCFA, symbolise un engagement en faveur de la souveraineté économique, comme le souligne Aziz Nignan : « Nous sommes en train de forger une nouvelle façon de penser notre développement, un développement souverain basé sur une solidarité constructive ». Ce modèle endogène, qui implique chaque Burkinabé dans la création de richesses, vise à réduire les inégalités économiques et à avoir un impact durable sur le secteur agricole.
Le Nigeria révèle le potentiel du cuir local
Le salon Made in Nigeria Shoe Expo 2024, organisé à Abuja, a mis en lumière le potentiel inexploité de l’Afrique dans les secteurs de la chaussure et du cuir. Malgré un marché mondial du cuir de 468 milliards de dollars, l’Afrique capte actuellement moins de 5 milliards de dollars, loin de son potentiel de 20 %. Les experts soulignent l’importance de transformer localement les matières premières pour créer des emplois et générer des revenus, comme l’explique Christopher Tarka : « Nous pourrions générer des revenus en encourageant les jeunes à transformer eux-mêmes ces peaux. » Un reportage de Michael Dibie.