lors que Paul Kagame entame un nouveau mandat, le Rwanda se trouve à la croisée des chemins. Alors que ses partisans vantent le développement du pays sous sa direction, la communauté internationale reste attentive aux préoccupations croissantes concernant les droits de l’homme et la concentration du pouvoir entre les mains d’un seul homme.
La cérémonie à Kigali n’était pas seulement une formalité ; elle a rappelé avec force l’influence durable de Kagame et l’héritage complexe qu’il continue de construire au Rwanda.
Kagame, récemment réélu président du Rwanda, a été investi dimanche lors d’une grande cérémonie organisée dans la capitale, Kigali. Le dirigeant de 66 ans, qui est à la tête du pays depuis le lendemain du génocide rwandais de 1994, a prêté serment, promettant sa loyauté indéfectible à la République du Rwanda. « Moi, Kagame Paul, jure solennellement au Rwanda que je resterai fidèle à la République du Rwanda, que je respecterai et défendrai la Constitution et les autres lois avec diligence et que je m’acquitterai de la responsabilité qui m’a été confiée », a-t-il déclaré, réaffirmant son engagement à diriger le pays.
L’investiture de Kagame marque le début d’un nouveau mandat, à l’issue d’une élection à laquelle il s’est présenté pratiquement sans opposition. Malgré les nombreuses critiques de divers observateurs internationaux et d’organisations de défense des droits de l’homme, Kagame reste fermement au pouvoir. Ses détracteurs, y compris ses rivaux potentiels, ont été largement mis à l’écart, deux de ses plus fervents opposants étant exclus de la course à des fonctions importantes.
Kagame s’est d’abord fait connaître en tant que chef des forces rebelles qui ont mis fin au génocide de 1994, qui a coûté la vie à près de 800 000 Rwandais. Depuis lors, il est devenu le dirigeant de facto du Rwanda, assumant officiellement la présidence en 2000. Sous sa direction, le Rwanda a connu une croissance économique et une stabilité importantes, ce qui lui a valu les éloges de certains pour ses progrès.
En 2015, un référendum a permis aux Rwandais de voter sur la suppression de la limite de deux mandats présidentiels. Le résultat a été largement en faveur du changement, ouvrant la voie à la prolongation potentielle de la présidence de Kagame jusqu’en 2034. Cette décision a suscité un débat sur l’avenir de la démocratie au Rwanda, beaucoup s’interrogeant sur l’équité du référendum et sur les implications plus larges pour la gouvernance du pays.