Le ministre éthiopien des Finances, Eyob Tekalign, a déclaré vendredi qu’il s’attendait à ce que les créanciers acceptent de restructurer 4,9 milliards de dollars de dette lorsqu’il aura achevé son exercice de restructuration actuel.
Cette annonce intervient alors que le pays remet sur les rails sa restructuration de la dette longtemps retardée après avoir obtenu un nouveau programme de financement du Fonds monétaire international.
Conclu à la fin du mois dernier, l’accord avec le FMI verra l’Ethiopie recevoir un financement de 3,4 milliards de dollars pour le programme de quatre ans.
Il a été annoncé quelques heures après que le pays a accepté l’une des principales recommandations du fonds et laissé flotter sa monnaie, le birr.
L’Ethiopie, qui est la plus grande économie d’Afrique de l’Est, a depuis repris les négociations pour réduire le fardeau du remboursement de sa dette.
Le ministre des Finances a déclaré que le gouvernement s’attendait à finaliser un accord avec chaque pays créancier au cours des prochains mois.
La dette extérieure totale de l’Ethiopie s’élevait à plus de 28 milliards de dollars en mars de cette année. Les créanciers privés ne détiennent qu’environ 5 % de la dette, dont plus de 90 % sont des euro-obligations d’un milliard de dollars.
Le Premier ministre Abiy Ahmed a prononcé jeudi un discours télévisé pour expliquer les récentes réformes macroéconomiques, qui comprennent la libéralisation du taux de change et la mise en place d’un nouveau cadre de politique monétaire basé sur les taux d’intérêt.
Il a défendu le passage lundi à un taux de change déterminé par le marché, affirmant qu’il visait à combler l’écart entre les taux officiels et ceux du marché noir.
La monnaie a depuis perdu 31,5 % par rapport au dollar, ce qui a amené certains analystes économiques à exprimer des inquiétudes quant à une éventuelle flambée de l’inflation.
Les craintes concernant l’impact inflationniste de cette politique sur les ménages à faible revenu ont conduit au moins deux gouvernements locaux à sévir contre les magasins qui augmentent les prix.
Le gouvernement et ses créanciers affirment que la libéralisation aidera le secteur privé à contribuer davantage à l’économie et à stimuler la croissance à long terme.