Le ministre des Armées Sébastien Lecornu a réfuté lundi l’idée que l’opération Barkhane était un échec, en réponse à une lettre ouverte d’une centaine de sénateurs adressée au président français Emmanuel Macron.
« Aujourd’hui le Niger, hier le Mali, la Centrafrique, le Burkina Faso ont rejeté la France, les forces françaises, les entreprises françaises », soulignent les sénateurs LR Roger Karoutchi, Bruno Retailleau et Christian Cambon dans leur lettre signée par 94 parlementaires et publiée par Le Figaro.
« A nos dépens, après l’échec de l’opération Barkhane, voici les milices (du groupe russe) Wagner, peu soucieuses des droits de l’homme ou de la démocratie, mais parfaitement accessibles à tous les dictateurs ou dirigeants qui se maintiennent au pouvoir en formant une coalition de leurs populations contre l’ancienne puissance coloniale », déplorent MM.
Karoutchi, Retailleau et Cambon, respectivement premier vice-président du Sénat chargé des relations internationales, président du groupe des Républicains au Sénat et président de la commission des affaires étrangères et de la défense du Sénat, ainsi que leurs cosignataires.
Ils demandent une révision de la politique de la France en Afrique, sans faire de propositions. « Je ne peux pas laisser dire que l’opération Barkhane a été un échec », a réagi Sébastien Lecornu dans un communiqué transmis aux journalistes lundi soir.
« Notre armée a constamment repoussé les groupes terroristes au Sahel, y sauvant des milliers de vies et protégeant celles des Français de la menace d’attentats sur notre sol », a-t-il déclaré.
« Barkhane n’a pas été un échec : c’est une erreur de dire ça », insiste Sébastien Lecornu, tout en soulignant qu’il y a « bien sûr des leçons à tirer, comme pour toutes les crises et pour toutes les opérations militaires ».
L’opération Serval lancée en janvier 2013 contre des groupes jihadistes qui avaient conquis le nord du Mali et menaçaient de descendre plus au sud a été succédée en août 2014 par Barkhane, ciblant des jihadistes dispersés dans les pays de la bande sahélo-saharienne.
Le président Emmanuel Macron a officiellement annoncé la fin de l’opération en novembre dernier.