Trois policiers kenyans ont été inculpés lundi 23 juin du meurtre d’un blogueur de 31 ans, Albert Ojwang. Sa mort en garde à vue au début du mois a déclenché des manifestations nationales et une nouvelle vague de violences policières dans le pays.
Ojwang a été arrêté après avoir prétendument diffamé le chef adjoint de la police kenyane, Eliud Lagat, sur les réseaux sociaux. Ce dernier, qui a nié tout acte répréhensible, a temporairement démissionné la semaine dernière, le temps que l’enquête se poursuive.
Outre les trois policiers, Samson Kiprotich, Talaam James Mukhwana et Peter Kimani, trois civils sont également inculpés.
Les autorités ont initialement affirmé qu’Ojwang s’était auto-infligé des blessures. Cependant, une autopsie a révélé des preuves d’agression, contredisant la version de la police et attisant la colère de la population.
Les tensions se sont encore intensifiées la semaine dernière après qu’un vendeur ambulant, Boniface Kariuki, a été grièvement blessé par balle lors d’une manifestation à Nairobi. Des témoins affirment qu’il vendait des masques lorsqu’un policier a ouvert le feu à bout portant.
En réaction, des militants prévoient un confinement national mercredi pour protester contre les violences policières et commémorer l’anniversaire de la répression meurtrière des manifestations anti-impôts de l’année dernière.
La mort d’Ojwang est devenue un point de ralliement pour une frustration croissante envers les forces de sécurité kenyanes, longtemps accusées d’agir en toute impunité. Les appels à la responsabilisation se multiplient dans tout le pays.