Le Secrétaire général des Nations Unies a fermement condamné l’attaque meurtrière contre des Casques bleus de la Mission de maintien de la paix des Nations Unies en République centrafricaine (RCA). Cette attaque a coûté la vie à un Casque bleu zambien et en a blessé un autre.
L’embuscade a eu lieu vendredi le long de l’axe Birao-Am Dafock, dans la préfecture instable de la Vakaga, au nord-est de la RCA, près de la frontière avec le Soudan, en proie au conflit.
Selon la mission de stabilisation (MINUSCA), la patrouille a été prise pour cible par des « éléments armés non identifiés » dans la localité d’Am-Sissia.
L’attaque pourrait constituer un crime de guerre. Dans une déclaration publiée dimanche par son porte-parole, le Secrétaire général António Guterres a présenté ses plus sincères condoléances aux familles endeuillées, ainsi qu’au gouvernement et au peuple zambiens, et a souhaité un prompt rétablissement au soldat blessé.
Il a souligné que les attaques contre les Casques bleus de l’ONU peuvent constituer des crimes de guerre au regard du droit international et a exhorté les autorités centrafricaines à « ne ménager aucun effort pour identifier les auteurs de cette tragédie afin qu’ils soient rapidement traduits en justice ».
Il s’agit de la troisième attaque mortelle contre les patrouilles de maintien de la paix de la MINUSCA depuis début 2025.
En mars, un Casque bleu kenyan a été tué dans la préfecture du Haut-Mbomou et, un mois plus tôt, un Casque bleu tunisien a perdu la vie dans le nord. Plus tôt cette semaine, deux Casques bleus népalais ont été blessés lors d’un assaut dans le sud-ouest.
Valentine Rugwabiza, cheffe de la mission de l’ONU, a dénoncé la « multiplication des attaques contre les Casques bleus » et s’est fait l’écho de l’appel à la justice, exhortant les autorités à agir avec détermination contre les responsables.
Depuis son déploiement en 2014, la MINUSCA a subi des pertes importantes, environ 150 Casques bleus ayant payé le prix fort.
Cette force de 17 000 hommes a été créée pour contribuer à stabiliser la RCA, un pays ravagé par des décennies d’instabilité politique, de conflits armés et de crises humanitaires.
Selon un rapport de février du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), l’aggravation de l’insécurité dans certaines régions du pays a contraint la MINUSCA à intensifier ses patrouilles dans plusieurs régions, notamment près de la frontière avec le Soudan, où la violence et les déplacements ont augmenté ces derniers mois dans un contexte de guerre civile brutale entre armées rivales.
Le Secrétaire général a réaffirmé la solidarité de l’ONU avec le peuple et le gouvernement de la RCA, soulignant l’engagement continu de l’organisation mondiale en faveur de la paix et de la stabilité dans la région.