Près de 138 millions d’enfants étaient astreints au travail en 2024, dont environ 54 millions à des travaux dangereux susceptibles de compromettre leur santé, leur sécurité ou leur développement, selon de nouvelles estimations publiées aujourd’hui par l’Organisation internationale du Travail (OIT) et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF).
Les dernières données montrent une réduction totale du nombre d’enfants de plus de 20 millions depuis 2020, inversant ainsi une hausse alarmante entre 2016 et 2020. Malgré cette tendance positive, le monde n’a pas atteint son objectif d’éliminer le travail des enfants d’ici 2025.
Le rapport, intitulé « Travail des enfants : Estimations mondiales 2024, tendances et perspectives », publié la veille de la Journée mondiale contre le travail des enfants et à l’occasion de la Journée internationale du jeu, souligne une réalité crue : malgré des progrès, des millions d’enfants sont toujours privés de leur droit d’apprendre, de jouer et, tout simplement, d’être des enfants.
« Avant, je ne savais ni lire ni même écrire mon nom. Mais maintenant, je sais lire et écrire. Et j’aide mon père à remplir ses papiers », explique Tahirou Sanogo.
Ce garçon de 15 ans originaire de Tiola, dans la région de Sikasso au Mali, était auparavant impliqué dans le travail des enfants, travaillant dans les champs de coton et comme apprenti chauffeur de bus. Grâce au projet ACCEL Afrique de l’OIT, il est désormais scolarisé et a appris à lire et à écrire.
Le rapport souligne la nécessité de politiques intégrées en matière d’éducation, de protection sociale et de travail décent pour les parents, afin de briser véritablement le cycle intergénérationnel du travail des enfants et de la pauvreté.
« Nos dernières estimations mondiales témoignent de progrès et d’espoir. Mais le rythme est encore trop lent », déclare Federico Blanco, expert à l’OIT et co-auteur du rapport conjoint OIT-UNICEF.
« Derrière chaque chiffre, rappelons-nous qu’il y a un enfant dont le droit à l’éducation, à la protection et à un avenir décent est bafoué. Le rapport montre clairement que les efforts isolés sont vains », poursuit M. Blanco.