L’armée ougandaise a confirmé dimanche avoir envoyé des troupes dans une autre ville du nord-est de la République démocratique du Congo pour combattre des groupes armés locaux, alors que le conflit qui fait rage pourrait dégénérer en une guerre plus large.
« Nos troupes sont entrées dans la ville de Mahagi, et nous la contrôlons », a déclaré dimanche à l’AFP le porte-parole de la défense et des affaires militaires de l’Ouganda, Felix Kulayigye.
Le déploiement a été demandé par l’armée congolaise à la suite de massacres présumés de civils perpétrés par une milice connue sous le nom de Coopérative pour le développement du Congo (CODECO), a-t-il déclaré, sans fournir plus de détails.
Mahagi se trouve dans la province de l’Ituri, à la frontière avec l’Ouganda, où au moins 51 personnes ont été tuées le 10 février par des hommes armés affiliés à la CODECO, selon des sources humanitaires et locales.
La CODECO affirme défendre les intérêts de la communauté Lendu, composée principalement d’agriculteurs, contre la communauté Hema, composée principalement d’éleveurs.
L’Ouganda a déjà déployé des milliers de soldats dans d’autres régions de l’Ituri en vertu d’un accord avec le gouvernement congolais.
Le mois dernier, l’Ouganda a annoncé que ses troupes avaient « pris le contrôle » de la capitale provinciale, Bunia.
L’Ituri se trouve juste au nord des provinces du Nord et du Sud-Kivu, qui sont tombées fin janvier sous le contrôle du groupe armé anti-gouvernemental M23, qui, selon la RDC, est soutenu par le Rwanda voisin. Une affirmation que Kigali dément.
Les analystes craignent que la présence croissante de l’Ouganda et du Rwanda dans l’est de la RDC ne conduise à une répétition de la soi-disant deuxième guerre du Congo, qui a duré de 1998 à 2003, impliquant de nombreux pays africains et ayant entraîné des millions de morts dues à la violence, aux maladies et à la famine.