Le tribunal de grande instance de Bukavu a entamé lundi un procès très médiatisé impliquant trois ressortissants chinois accusés d’exploitation minière illégale à Walungu, au Sud-Kivu.
Les accusés sont accusés de sept chefs d’accusation graves, dont l’extraction minière illicite, le blanchiment d’argent, la résidence illégale en RDC, la fraude, le pillage des ressources naturelles et la possession illégale de substances minérales.
Cette affaire a attiré une attention considérable en raison de ses implications pour la lutte en cours au Sud-Kivu contre l’exploitation illégale des ressources. Les autorités ont dénoncé la destruction de l’environnement et la pollution des rivières causées par l’exploitation illégale de l’or, impliquant souvent des acteurs étrangers.
La violation des droits de la RDC doit être abordée
Thomas Chidibi, avocat au barreau de Kinshasa Matete, a souligné l’importance de garantir un procès équitable. « Les citoyens chinois arrêtés ont été appréhendés pour violation des droits de la République démocratique du Congo. Ils doivent être jugés par la loi et leurs droits de défense seront garantis », a-t-il déclaré.
Les accusations incluent des allégations d’exploitation clandestine liées aux accusés, les communautés locales réclamant justice. Christian Wanduma, avocat des parties civiles, a exprimé l’espoir d’une décision historique : « La population ne cédera pas tant que nous n’aurons pas mis fin à cette exploitation illégale. Ce procès est un grand soulagement, car la population attend soit une condamnation, soit la restitution des minerais pillés. »
Les saisies suscitent de vives réactions
Les trois ressortissants chinois ont été arrêtés le 4 janvier en possession de 10 lingots d’or et de 400 000 dollars en espèces. Ces conclusions ont alimenté l’indignation de l’opinion publique, faisant de ce procès un moment critique dans l’effort plus large de la RDC pour lutter contre les activités minières illégales.
Le gouverneur Jean-Jacques Purusi Sadiki du Sud-Kivu a souligné les mesures en cours pour lutter contre ces pratiques. « Nous travaillons à systématiser et à légaliser l’exploitation de l’or, en veillant à ce que les investisseurs étrangers soient protégés et que la population bénéficie des activités minières », a-t-il déclaré.
Crise de l’exploitation minière illégale au Sud-Kivu
Ce procès se déroule dans le contexte d’une crise minière illégale généralisée dans la région. En juin 2024, les autorités ont signalé que 547 entreprises opéraient illégalement au Sud-Kivu, compromettant les ressources et le développement de la province.
L’issue de ce procès est surveillée de près car elle pourrait marquer un tournant dans la lutte de la RDC contre l’exploitation des ressources et la dégradation de l’environnement.