BAMAKO, 15 septembre (Reuters) – Le Mali, le Burkina Faso et le Niger vont lancer de nouveaux passeports biométriques dans le cadre de leur retrait d’un bloc ouest-africain au profit d’une nouvelle alliance du Sahel après la prise du pouvoir par des dirigeants militaires dans ces trois pays, a déclaré dimanche le président malien.
Les trois voisins du Sahel dirigés par la junte ont annoncé conjointement en janvier qu’ils quitteraient la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), qui compte 15 membres, et qui a cherché à les persuader de reconsidérer leur décision.
Le Burkina Faso a annoncé plus tôt ce mois-ci qu’il allait lancer de nouveaux passeports sans le logo de la CEDEAO.
« Dans les prochains jours, un nouveau passeport biométrique de l’AES (Alliance des États du Sahel) sera mis en circulation dans le but d’harmoniser les documents de voyage dans notre espace commun et de faciliter la mobilité de nos citoyens à travers le monde », a annoncé dimanche soir le chef de la junte malienne Assimi Goita.
Il s’exprimait avant une réunion lundi entre les ministres des Affaires étrangères des trois pays à l’occasion de l’anniversaire de la décision de former leur propre alliance.
Goita a également déclaré qu’ils prévoyaient de lancer un canal d’information commun « afin de promouvoir une diffusion harmonieuse de l’information dans nos trois États ».
La CEDEAO a averti que le retrait des trois pays porterait atteinte à la liberté de circulation et au marché commun des 400 millions de personnes vivant dans le bloc vieux de 49 ans.
Ce départ intervient alors que leurs armées combattent des groupes liés à Al-Qaïda et à l’État islamique, dont les insurrections ont déstabilisé la région au cours de la dernière décennie et menacent de se propager dans les États côtiers d’Afrique de l’Ouest.