L’opposant sénégalais emprisonné Ousmane Sonko a déposé sa candidature auprès du Conseil constitutionnel pour l’élection présidentielle de février, malgré le refus de l’État de lui fournir les documents nécessaires.
Le remplaçant de Sonko, Bassirou Diomaye Faye, s’est également porté candidat, a déclaré mardi Ousseynou Ly, un responsable du parti dissous Pastef.
Comme les autres candidats, Sonko avait jusqu’au 26 décembre pour déposer sa candidature et démontrer qu’il a récolté suffisamment de signatures.
La semaine dernière, l’entité nationale qui organise les élections au Sénégal n’a pas fourni au représentant de Sonko les documents nécessaires pour déposer son dossier. Ses avocats ont alors déclaré qu’ils porteraient plainte de toute façon, espérant que la justice serait plus réceptive.
« Nous sommes certains que sa candidature sera acceptée et validée », a déclaré vendredi Saïd Larifou, l’un de ses avocats, lors d’une conférence de presse à Paris.
« Le Conseil constitutionnel est un organe judiciaire et non politique. »
Sonko a été condamné le 1er juin à deux ans de prison pour corruption de mineurs. Il a refusé d’assister à son procès et a été jugé par contumace.
L’homme de 49 ans est emprisonné depuis fin juillet pour d’autres chefs d’accusation, notamment d’appel à l’insurrection, de conspiration avec des groupes terroristes et d’atteinte à la sécurité de l’État.
Il a nié ces accusations, affirmant qu’elles visaient à l’empêcher de défier le président Macky Sall lors des élections du 25 février.
À la mi-décembre, un juge a ordonné sa réinscription sur la liste des candidats, confirmant une décision d’un tribunal inférieur qui avait été annulée en premier appel.
Faye, qui est également en prison, est la candidate suppléante du parti Pastef, dont les autorités ont ordonné la dissolution en juillet.
L’ancienne Première ministre Aminata Touré, autrefois alliée de Sall mais qui a depuis rejoint l’opposition, a également déclaré lundi qu’elle s’était portée candidate à l’élection présidentielle.