Des milliers d’Ougandais ont envahi lundi le parc du palais du plus grand royaume du pays, le Buganda, défiant la pluie en dansant et en s’exclamant pour marquer les 30 ans du couronnement du roi Ronald Muwenda Mutebi II.
Habillés en tenue traditionnelle – avec des hommes portant une tunique blanche appelée « kanzu » et des femmes portant des robes « bitenge » – les fêtards ont prié pour le monarque de 68 ans, dont les ancêtres régnaient sur une région qui comprend la capitale moderne de l’Ouganda Kampala.
Alors que le son des tambours royaux se répercutait, le roi, vêtu de la tenue de cérémonie habituelle d’une peau de léopard et d’un tissu en écorce d’arbre, salua la foule tandis qu’un partisan le hissait sur ses épaules.
« C’est un moment joyeux », a déclaré Charles Peter Mayiga, Premier ministre du Buganda, qui est une monarchie constitutionnelle en Ouganda.
« Nous sommes ici pour célébrer le couronnement mais aussi pour prier pour la bonne santé de notre roi et (qu’) il continue à diriger son royaume », a déclaré la vendeuse Annet Nakafeero, 34 ans, qui a amené sa fille de quatre ans au festivités.
Les écoliers ont interprété des chansons lors de la célébration au palais perché de Kampala, sous les yeux des responsables du royaume et du gouvernement central.
Le roi, connu sous le nom de Kabaka, occupe un rôle essentiellement cérémoniel, mais a déjà eu des démêlés avec le gouvernement du président Yoweri Museveni, qui a gouverné l’Ouganda d’une main de fer.
En 2009, les autorités ont fermé pendant un an la station de radio CBS, dirigée par le Buganda, accusant ses diffuseurs d' »incitation à la haine » après que des personnes fidèles au monarque ont commencé à se révolter à Kampala contre la décision du gouvernement de restreindre ses déplacements dans le royaume.
Au moins 27 personnes sont mortes lors des opérations anti-émeutes menées par les services de sécurité.
La guerre de brousse qui a porté Museveni au pouvoir en 1986 a été couronnée de succès en grande partie grâce au soutien du Buganda.
Beaucoup au Buganda méprisaient le rival de Museveni, l’ancien président Milton Obote, parce qu’il avait interdit les royaumes tribaux et contraint les Kabaka à l’exil.
