L’ancien président gabonais, Ali Bongo, destitué par un coup d’État en 2023, a quitté le pays et se trouve désormais en Angola, ont annoncé les autorités angolaises.
La présidence angolaise a ajouté, dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, que la famille de Bongo avait été libérée et se trouvait avec lui à Luanda.
L’avocat de la famille Bongo, Me François Zimeray, a salué la libération de ses clients et dénoncé leur « emprisonnement arbitraire et cruel ».
L’épouse et le fils de Bongo, Sylvia et Noureddin, sont accusés de corruption et étaient détenus depuis 2023.
Ils n’ont pas encore commenté publiquement les accusations, mais Me Zimeray a décrit ses clients comme ayant été « soumis à la torture » lors de leur détention dans ce qu’ils ont décrit comme des cellules souterraines.
« Sylvia et Noureddin Bongo vont enfin pouvoir tourner la page, guérir et reconstruire leur vie », a déclaré M. Zimeray.
La BBC a contacté la présidence gabonaise afin d’obtenir son avis sur la libération et le départ ultérieur de la famille Bongo vers l’Angola.
Les autorités ont précédemment nié avoir soumis Sylvia Bongo et son fils à des traitements cruels.
Le procureur gabonais Eddy Minang affirme que la libération de Mme Bongo et de son fils est purement provisoire, en raison de leur état de santé précaire, et que les poursuites judiciaires à leur encontre se poursuivront.
La libération de la famille intervient après la visite à Libreville du président angolais João Lourenço, actuellement à la tête de l’Union africaine, et ses entretiens avec son homologue gabonais Brice Oligui Nguema, l’ancien général qui a mené le coup d’État contre Bongo avant de remporter une victoire écrasante aux élections présidentielles du mois dernier.
Ali Bongo, dont le père Omar a dirigé le Gabon pendant plus de quatre décennies, a été au pouvoir pendant 14 ans jusqu’au coup d’État de 2023.
Après sa chute, il a été assigné à résidence, où il serait resté, bien que les autorités gabonaises affirment qu’il était libre de ses mouvements.
Son épouse et son fils ont été placés en prison, puis libérés en début de semaine à la demande de l’avocat de la famille Bongo, selon M. Minang.
Réagissant à leur libération, le chef de l’opposition Alain Claude Bilie-by-Nze a déclaré que l’actuel président Oligui Nguema s’était plié « aux exigences internationales après ce que tout le monde a perçu comme un abus de pouvoir ».
Sylvia et Noureddin Bongo sont tous deux accusés de détournement de fonds publics, Mme Bongo étant notamment accusée de faux, de blanchiment d’argent et de falsification de documents.
Durant ses 14 années au pouvoir, la famille Bongo a été accusée d’avoir accumulé des richesses au détriment du pays – des allégations qu’elle réfute.
Bien que le Gabon soit un pays riche en pétrole, un tiers de sa population vit sous le seuil de pauvreté, selon l’ONU.
Signe du réchauffement des relations entre le Gabon et ses homologues continentaux, l’Union africaine a réadmis le pays au sein de son bloc à la fin du mois dernier, après la suspension de son adhésion suite au coup d’État.
Dans un communiqué, le président de l’organisation, Mahmoud Ali Youssouf, a déclaré espérer que « l’exemple du Gabon inspirera des voies similaires vers la restauration constitutionnelle sur tout le continent ».
Les chefs militaires des pays d’Afrique de l’Ouest, le Mali, le Niger et le Burkina Faso, ont résisté aux pressions de leurs voisins pour restituer le pouvoir aux civils.