Le paysage mondial des soins de santé est confronté à des changements importants suite à la décision de l’ancien président américain Donald Trump de remodeler l’action humanitaire américaine à travers le monde. L’une des mesures les plus marquantes a été le retrait des États-Unis de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), qui a suscité des inquiétudes quant à l’avenir de la collaboration internationale dans la lutte contre les maladies infectieuses.
Face à ces défis, des scientifiques et experts africains de la santé se sont réunis en Ouganda pour élaborer des solutions locales aux défis sanitaires du continent. Leurs discussions portent sur la lutte contre les maladies infectieuses, dont le VIH/sida, et le renforcement des capacités de recherche médicale de l’Afrique.
Progrès de l’Ouganda en matière de prévention du VIH
L’Ouganda est largement reconnu pour ses progrès en matière de réduction de la transmission du VIH de la mère à l’enfant. Le pays a instauré le dépistage obligatoire du VIH pour les femmes enceintes et garanti l’accès au traitement préventif aux personnes séropositives. Cette initiative a entraîné une réduction remarquable de 77 % de la transmission du VIH aux nouveau-nés, ramenant le nombre de cas de 20 000 il y a vingt ans à environ 6 000 aujourd’hui.
Le professeur Pontiano Kaleebu, directeur de l’Institut ougandais de recherche sur les virus, a souligné l’importance de la recherche pour obtenir ces résultats. « Vous vous souvenez tous des études sur la névirapine qui nous ont permis de prévenir l’infection par le VIH chez les enfants », a-t-il déclaré, insistant sur le rôle des avancées scientifiques en santé publique.
L’approche centralisée des soins du VIH au Kenya
Au Kenya, des chercheurs ont constaté que la centralisation des services de soins du VIH contribue à lutter contre la stigmatisation et à améliorer l’accès aux traitements. L’intégration du dépistage, du conseil et du traitement en un seul lieu a réduit les temps d’attente et encouragé davantage de personnes à consulter rapidement.
La professeure Elizabeth Anne Bukusi, chercheuse clinique à l’Institut de recherche médicale du Kenya, défend ce modèle : « Pouvons-nous créer un modèle dans lequel, en un seul point de rendez-vous, une personne peut se faire dépister, bénéficier de conseils, être initiée au traitement et prendre son médicament, puis quitter la clinique après avoir terminé toutes ses démarches ? »
La lutte mondiale contre le VIH/sida
Malgré les engagements internationaux visant à mettre fin au VIH/sida d’ici 2030, de nombreux pays peinent à maintenir leur objectif. Les experts présents à la conférence ougandaise soulignent l’importance de privilégier la prévention chez les jeunes, où les taux d’infection sont en hausse. Relever ce défi est essentiel pour atteindre les objectifs de santé mondiale.
La conférence de trois jours, qui s’achève jeudi, vise à favoriser les partenariats internationaux dans la recherche virale. Elle définira également de nouvelles lignes directrices et politiques pour lutter contre les maladies émergentes et œuvrer à la réduction à zéro des infections.
Alors que l’Afrique prend en main son avenir en matière de santé, la communauté scientifique régionale reste déterminée à stimuler l’innovation et la recherche, garantissant ainsi un avenir plus sain aux générations futures.
Reportage d’Isabel Nakirya, Africa News, Kampala.