Le Nigéria, qui dispose d’abondantes réserves de gaz naturel, entre dans une nouvelle ère dans le domaine des transports.
L’adoption du gaz naturel comprimé (aussi appelé GNC) pour alimenter les véhicules offre une alternative durable et économique aux carburants traditionnels, permettant de lutter contre la dépendance du pays aux importations de carburant et de lutter contre la pollution environnementale.
Dans ce centre de conversion d’Abuja, les véhicules sont transformés pour fonctionner au GNC. Cette initiative promet une bouée de sauvetage à de nombreux Nigérians qui luttent contre la hausse des prix du carburant.
Le chauffeur de taxi Oche Ogenyi est l’un des nombreux bénéficiaires de ce changement.
Ogenyi déclare : « Lorsque j’utilisais du carburant, j’achetais quotidiennement entre 30 000 et 40 000 nairas (18 à 23,50 USD). Et à la fin de la journée, quand je rentre chez moi, je réalise un bénéfice de seulement 5 000 nairas (3 £). Mais avec l’introduction du GNC après la conversion, je ne dépenserai plus que 5 000 nairas pour acheter de l’essence. Et à la fin de la journée, je réalise un intérêt de 30 000 nairas par jour. La différence est énorme. »
Toutefois, tous les aspects de la transition ne se font pas sans heurts. Des défis tels que le nombre limité de points de ravitaillement entraînent des temps d’attente plus longs pour les chauffeurs.
Ogenyi ajoute : « En tant que transporteur, vous savez que le temps, c’est de l’argent. Lorsque j’utilisais du carburant, j’allais à la station-service juste pour acheter du carburant et je partais. Mais maintenant que j’utilise le GNC, je passe plus de temps à la station-service pour acheter de l’essence et la raison pour laquelle je passe plus de temps là-bas est qu’il n’y a pas de point de remplissage disponible ici. »
Les ingénieurs qui convertissent les voitures au GNC souhaitent apaiser les craintes de sécurité liées au risque d’explosion dans les véhicules utilisant les bouteilles.
Yunus Idris, ingénieur de conversion au GNC, déclare : « Beaucoup de gens ont peur que la bouteille explose. »
« Le cylindre a été conçu dans un souci de sécurité. L’épaisseur du cylindre seul est d’environ 7,5 millimètres. C’est même autant qu’un cylindre pare-balles ou même antidéflagrant. Donc, d’après l’expérience et ce que nous avons vu jusqu’à présent dans le monde entier, il serait difficile que le cylindre explose. Et le cylindre que nous utilisons ici, le taux, le paramètre utilisé pour la conception va être utilisé entre -40°C (-40 degrés Fahrenheit) et plus de 60°C (140 degrés Fahrenheit), alors qu’au Nigéria, nos températures ne dépassent jamais 50 (122 degrés Fahrenheit). »
La mise à l’échelle de l’infrastructure de distribution du GNC est essentielle pour rendre cette initiative viable.
Tosin Coker, de la Presidential CNG Initiative, affirme que les avantages financiers et environnementaux de l’utilisation du GNC dépassent de loin les défis.
« La conversion des véhicules de l’essence ou du diesel au gaz est essentielle pour l’économie », dit-il.
« Le gouvernement subventionne les véhicules à essence et nous calculons qu’en moyenne, environ 6 ou 7 millions de nairas (3 500 ou 4 100 dollars) sont dépensés par véhicule et par an. Cela se traduit par une somme d’argent colossale, et c’est de l’argent que le gouvernement n’a pas à dépenser. »
Coker souligne également les avantages environnementaux.
« C’est plus propre, c’est plus propre pour l’environnement. Ainsi, l’air que vous et moi respirons, plus nous serons nombreux à passer au GNC, mieux ce sera pour notre environnement. C’est plus propre pour votre voiture, c’est plus propre pour le moteur de votre voiture. La santé de votre voiture sera bien meilleure. Nous ne pouvons pas garantir la qualité de l’essence que nous mettons dans nos réservoirs de nos jours. Mais le gaz est naturel, le gaz est plus propre. »
La transition vers le GNC représente un changement crucial pour le Nigéria, promettant un soulagement économique et un avenir plus propre et plus vert. Cependant, l’adoption à grande échelle nécessitera des investissements importants dans les infrastructures et la sensibilisation du public.
Si l’initiative nigériane en matière de GNC est prometteuse, les longues files d’attente aux stations-service et les infrastructures limitées mettent en évidence les défis à venir.
Il reste encore du chemin à parcourir pour faire de ce carburant plus propre et plus abordable une alternative véritablement viable.