Dr. Akinwumi A. Adesina, Président de la Banque Africaine de Développement (BAD), a prononcé un discours d’ouverture à Chatham House le 7 juin 2024, mettant en lumière le potentiel économique significatif de l’Afrique et les initiatives stratégiques de la BAD pour exploiter ce potentiel. Récemment, les actionnaires de la BAD ont approuvé une augmentation de capital de 117 milliards de dollars, portant le capital total de la banque à 318 milliards de dollars. Cette augmentation souligne la confiance dans la vision de la BAD et permet d’élargir les efforts de développement à travers l’Afrique.
La population africaine devrait atteindre 2,5 milliards d’habitants d’ici 2050, créant une grande main-d’œuvre jeune et un marché de consommation redoutable estimé à 7 000 milliards de dollars. Avec 65 % des terres arables non cultivées restantes dans le monde, l’Afrique est essentielle pour la sécurité alimentaire mondiale, en particulier alors que la population mondiale approche les 9,7 milliards d’habitants d’ici 2050. Le vaste potentiel solaire de l’Afrique et ses richesses minérales, telles que le lithium et le cuivre, sont cruciaux pour le développement des énergies renouvelables, essentielles pour atteindre des émissions nettes nulles au niveau mondial. La Zone de Libre-Échange Continentale Africaine, englobant 54 pays et un PIB de 3,4 trillions de dollars, est en passe de devenir la plus grande zone de libre-échange, renforçant l’intégration économique régionale.
Malgré les défis tels que la pandémie de COVID-19 et les risques géopolitiques, la croissance du PIB de l’Afrique a fait preuve de résilience, avec une projection atteignant 4,3 % d’ici 2025, faisant de l’Afrique la deuxième région à la croissance la plus rapide au monde. Les initiatives clés de la BAD stimulent divers secteurs. En agriculture, des programmes comme Technologies pour la Transformation Agricole en Afrique (TAAT) ont considérablement augmenté la productivité, avec l’Éthiopie devenant autosuffisante en blé. Dans le secteur de l’énergie, l’initiative « Desert-to-Power » vise à générer 10 000 MW d’énergie solaire, connectant 250 millions de personnes. La BAD investit massivement dans l’éducation, en particulier dans les sciences, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques (STEM), pour développer le capital humain. Le programme « Coding for Employment » de la banque améliore les compétences numériques, soutenant le secteur fintech en pleine croissance.
La BAD mobilise également des investissements du secteur privé en utilisant des garanties partielles de risque et des garanties de crédit pour réduire les risques perçus. Cette approche soutient des projets majeurs comme le projet de GNL au Mozambique et la raffinerie Dangote au Nigeria. En abordant l’adaptation au changement climatique, le Programme d’Accélération de l’Adaptation Africaine, avec 25 milliards de dollars, est la plus grande initiative mondiale dans ce domaine, s’attaquant à la vulnérabilité de l’Afrique aux impacts climatiques.
Le Dr Adesina a souligné la nécessité d’une résolution plus rapide de la dette, d’un financement concessionnel accru et d’un accès plus équitable aux marchés de capitaux mondiaux pour atténuer le coût élevé du capital et soutenir le développement durable. Il a conclu en affirmant qu’avec une volonté politique forte, des investissements stratégiques et des partenariats mondiaux, l’Afrique est prête à devenir un continent pivot dans l’économie mondiale, réalisant une croissance et une prospérité significatives.