Le gouvernement militaire du Niger a révoqué la licence d’exploitation du producteur français de combustible nucléaire Orano dans l’une des plus grandes mines d’uranium du monde, a annoncé jeudi la société.
Cette décision a mis en lumière les tensions entre la junte, arrivée au pouvoir lors d’un coup d’État en juillet de l’année dernière, et l’ancienne puissance coloniale, la France.
L’armée a pris le contrôle du Niger en s’engageant à rompre les liens avec l’Occident, en s’engageant à revoir les concessions minières du pays et en ordonnant le retrait des troupes occidentales.
Orano a déclaré qu’on lui avait demandé de quitter la mine d’Imouraren, dans le nord du Niger, qui contient environ 200 000 tonnes d’uranium vital pour la production d’énergie nucléaire.
L’exploitation minière devait démarrer sur le site en 2015, mais le développement a été interrompu après l’effondrement des prix mondiaux de l’uranium à la suite de la catastrophe nucléaire japonaise de 2011.
Après des années de retard, le Niger avait prévenu que le permis expirerait le 19 juin si les travaux ne reprenaient pas sur le site.
La décision de jeudi de la junte nigérienne intervient « malgré la reprise des activités sur place, conformément aux attentes qu’elle avait exprimées », a indiqué Orano dans un communiqué.
Dans une lettre adressée à l’entreprise le 20 juin et consultée par Associated Press, le ministère nigérien des Mines a déclaré que le plan d’exploitation d’Orano « n’a pas répondu à nos attentes ».
En conséquence, la mine a été « rendue au domaine public » et exemptée de tous droits contractuels, indique la lettre.
Depuis son arrivée au pouvoir, la junte a réduit ses liens avec la France.
Après avoir expulsé l’ambassadeur de Paris, le Niger a ordonné en décembre le départ des troupes françaises déployées pour combattre les militants islamistes dans la région.
La junte a établi des liens plus étroits avec la Russie.
Orano, qui opère au Niger depuis plus de 50 ans, s’est dit « disposé à maintenir ouverts tous les canaux de communication » avec les autorités militaires.
Mais il a ajouté qu’il se réservait le droit d’intenter une action en justice contre le retrait de l’autorisation d’exploitation devant un tribunal national ou international.