La France a exhorté le Rwanda à mettre fin à « tout soutien » aux rebelles du M23 en République démocratique du Congo (RDC). Paris a appelé mardi « le Rwanda à cesser tout soutien au M23 et à se retirer du territoire congolais ». Le Quai d’Orsay se dit dans un communiqué « très préoccupé par la situation à l’Est, notamment autour de Goma et de Saké ».
Le communiqué ajoute que « les attaques contre l’intégrité territoriale de la RDC sont inadmissibles » et que « le M23 doit cesser immédiatement les combats et se retirer de toutes les zones qu’il occupe ».
La déclaration de la France a précédé l’avertissement des États-Unis sur la situation. Lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU mardi soir, les États-Unis ont averti le Rwanda et la RDC qu’ils « doivent éviter la guerre ».
« La communauté internationale doit prendre des mesures immédiates pour mettre fin aux combats dans l’est de la RDC et apaiser les tensions entre la RDC et le Rwanda », a déclaré Robert Wood, ambassadeur adjoint des États-Unis auprès de l’ONU.
Cela fait suite à l’avertissement de samedi dernier, lorsque les États-Unis ont condamné l’escalade de la violence attribuée aux rebelles du M23. Le Département d’Etat a également appelé au retrait de l’armée rwandaise et a demandé à Kigali de « retirer ses systèmes de missiles sol-air, qui menacent la vie des civils, des soldats des forces de l’ONU et des travailleurs humanitaires ».
Le Rwanda a rejeté cet appel et ces accusations. Un communiqué du ministère rwandais des Affaires étrangères a déclaré que ses troupes défendaient le territoire rwandais alors que le Congo procédait à un « renforcement militaire spectaculaire » près de la frontière.
Le ministère a évoqué les menaces à la sécurité nationale rwandaise résultant de la présence au Congo d’un groupe armé dont les membres comprennent des auteurs présumés du génocide de 1994 au cours duquel plus de 800 000 Tutsi et Hutus modérés qui tentaient de les protéger ont été tués.
Le groupe rebelle, connu sous ses initiales FDLR, « est pleinement intégré » à l’armée congolaise, précise le communiqué. Bien que le Rwanda ait longtemps évoqué la menace posée par le FLDR, les autorités du pays n’ont jamais admis l’existence d’une présence militaire dans l’est du Congo.
Les autorités congolaises accusent ce pays d’Afrique centrale de soutenir activement le M23.
L’ambassadeur du Congo à l’ONU, Zenon Ngay Mukongo, a exhorté le Conseil de sécurité à exiger que le Rwanda retire ses troupes du pays sans conditions préalables et qu’il mette fin à tout soutien au M23.
Il a accusé l’armée rwandaise d’occuper illégalement une partie de la province orientale du Nord-Kivu et d’apporter son soutien au M23 pour déstabiliser le Congo et « piller nos richesses, nos richesses en minerais et minéraux » dans l’est.