Fait marquant, des centaines de partisans du principal parti d’opposition tanzanien, Chadema, sont descendus dans les rues de Dar es Salaam, marquant la première manifestation significative dans le pays depuis sept ans.
Cet événement constitue un changement notable depuis l’interdiction des rassemblements politiques imposée par le défunt président John Magufuli en 2015. La présidente actuelle, Samia Suluhu Hassan, a levé l’interdiction l’année dernière dans le cadre de ses efforts de réconciliation après son entrée en fonction en 2021.
La manifestation de Chadema témoigne d’une demande de réformes constitutionnelles et électorales avant les prochaines élections de 2024. Le parti plaide pour un amendement de la constitution afin de permettre la contestation des résultats de l’élection présidentielle devant les tribunaux. En outre, ils cherchent à modifier les lois électorales pour empêcher le président de nommer les membres de la commission électorale.
Répondant à des préoccupations plus larges, le parti d’opposition a également appelé le gouvernement à s’attaquer au coût élevé de la vie en Tanzanie. Les manifestants, brandissant des pancartes et sifflant, ont défilé pacifiquement dans les rues de Dar es Salaam sous une forte protection policière.
Durant la présidence de Magufuli, les rassemblements de l’opposition ont été violemment perturbés par la police et leurs dirigeants ont souvent été arrêtés. Notamment, des personnalités du Chadema, Mbowe et son adjoint Tundu Lissu, ont été victimes d’attaques perpétrées par des assaillants inconnus, tous deux affirmant que ces agressions étaient politiquement motivées. La reprise des manifestations de l’opposition marque un nouvel élan en faveur de l’ouverture politique et des réformes en Tanzanie, faisant écho à l’évolution du paysage politique sous la direction de la présidente Samia Suluhu Hassan.