L’armée sénégalaise a annoncé dimanche soir avoir lancé une opération contre les rebelles en Casamance, théâtre d’un ancien conflit dans le sud du pays.
Cette offensive est lancée moins de deux mois après la mort de quatre soldats sénégalais et la capture de sept autres par les rebelles dans la zone frontalière avec la Gambie. Les sept soldats, membres de la mission militaire ouest-africaine en Gambie (Ecomig), ont depuis été libérés.
« Dans le cadre de leurs missions régaliennes de sécurisation des personnes et des biens, les armées ont lancé une opération le dimanche 13 mars 2022, dont l’objectif principal est de démanteler les bases de la faction MFDC (Mouvement des Forces Démocratiques de Casamance) de Salif Sadio situées le long de la frontière nord » avec la Gambie, a indiqué l’état-major sénégalais dans un communiqué.
« Cette opération vise également à détruire tous les gangs armés menant des activités criminelles dans la région », a-t-il ajouté.
« Les armées restent déterminées (…) à préserver coûte que coûte l’intégrité du territoire national », a-t-il conclu.
La Casamance a été le théâtre de l’un des plus anciens conflits du continent depuis que les indépendantistes sont descendus dans la rue avec des armes rudimentaires après la répression d’une marche du MFDC en décembre 1982. La rébellion a prospéré sur les particularités de cette région fertile, largement isolée de Sénégal par la Gambie et sujet à un sentiment d’abandon.
Après avoir fait des milliers de morts et ravagé l’économie, le conflit a persisté à un rythme lent, avec des éclairs comme le massacre de 14 hommes près de Ziguinchor en 2018. Le procès de ces événements devrait commencer dans quelques jours.
Ces dernières années, les autorités sénégalaises ont entrepris de réinstaller les déplacés. En janvier 2021, l’armée a lancé une opération contre les bases du MFDC pour permettre ces retours et mettre un terme au commerce florissant du bois et du cannabis, auquel elle accuse les rebelles de participer.