Le président kenyan William Ruto est arrivé à Pékin pour participer au troisième Forum de la Ceinture et de la Route pour la coopération internationale, prévu pendant deux jours dans la capitale chinoise.
Ce forum revêt une grande importance diplomatique pour la Chine, car il s’agit de l’événement le plus important de l’année et d’une célébration notable du 10e anniversaire de l’initiative « la Ceinture et la Route ».
Plus de 140 pays et 30 organisations internationales, dont des dirigeants, des responsables et des représentants de divers secteurs, ont confirmé leur participation.
L’initiative « la Ceinture et la Route », lancée par la Chine en 2013, vise à créer des réseaux commerciaux et d’infrastructures reliant l’Asie, l’Europe, l’Afrique et au-delà le long des routes commerciales historiques de la Route de la Soie.
Au cours de la dernière décennie, plus de 150 pays et 30 organisations internationales se sont engagés dans le cadre de la BRI, marquant une étape importante dans la coopération mondiale.
William Ruto a l’intention de demander à la Chine un prêt d’un milliard de dollars et un plan de restructuration du remboursement de la dette, a déclaré vendredi le vice-président du pays.
Selon Rigathi Gachagua, le chef de l’Etat, qui avait critiqué les lourds emprunts de son prédécesseur auprès de Pékin, se rendra en Chine à une date indéterminée. Il demandera « plus de temps pour rembourser lentement la dette », ainsi qu’un milliard de dollars pour achever les projets routiers retardés par manque de financement.
Le Kenya, l’une des plus grandes économies d’Afrique de l’Est, a accumulé plus de 68 milliards de dollars de dettes, soit l’équivalent de 67 % de son produit intérieur brut.
« Nous sommes un gouvernement responsable, nous ne pouvons pas dire que nous ne paierons pas la dette », a déclaré Rigathi Gachagua à une radio locale.
La Chine, où William Ruto ne s’est pas rendu depuis son élection en août 2022, est le deuxième créancier du pays, après la Banque mondiale.
A Mombasa, le plus grand port d’Afrique de l’Est sur la côte kenyane, elle finance la construction d’un nouveau terminal.
Pékin a également prêté 5 milliards de dollars (4,7 milliards d’euros) pour la réalisation du projet d’infrastructure le plus coûteux depuis l’indépendance du pays en 1963 : la ligne de train qui relie depuis 2017 la ville portuaire de Mombasa à Naivasha, dans la vallée du Rift, via le la capitale Nairobi.
Durant la campagne électorale, William Ruto avait dénoncé les prêts de son prédécesseur Uhuru Kenyatta, s’engageant à trouver d’autres moyens de stimuler le développement pour construire les infrastructures nécessaires au pays.
La Chine a rejeté les critiques selon lesquelles ses prêts généreux plongent certains pays, notamment en Afrique, dans le surendettement.
Lors d’une visite au Kenya en juillet, le chef de la diplomatie chinoise, Wang Yi, a salué la coopération bilatérale et un partenariat « gagnant-gagnant ».
Malgré une économie dynamique, environ un tiers de la population du Kenya vit dans la pauvreté.
La croissance économique a ralenti à 4,8 % l’année dernière, contre 7,6 % en 2021, frappée par les retombées mondiales de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et une sécheresse régionale dévastatrice qui a frappé le secteur agricole vital du pays.
L’inflation est restée élevée, à un taux annuel de 6,8% le mois dernier.
En juillet, l’agence de notation mondiale Fitch Ratings a abaissé la capacité du Kenya à rembourser les prêteurs internationaux de « stable à négative », invoquant des hausses d’impôts et des troubles sociaux.