L’opposition camerounaise continue de contester les résultats de la dernière élection présidentielle. Issa Tchiroma Bakary, arrivé deuxième à l’élection, a donné aux autorités un ultimatum de 48 heures pour libérer tous les prisonniers arrêtés lors des manifestations qui ont suivi la réélection de Paul Biya.
Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux dimanche, Tchiroma a accusé le gouvernement de « gangstérisme d’État et de terrorisme d’État ».
Il a également demandé aux autorités de mettre fin à des pratiques qu’il qualifie de « purges ethniques ».
« Le peuple camerounais n’en veut plus, le peuple camerounais ne peut plus les tolérer », a-t-il déclaré.
Tchiroma est arrivé deuxième à l’élection présidentielle avec 35,19 % des voix, derrière Paul Biya qui a obtenu 53,66 %, selon les résultats officiels. Mais le chef de l’opposition se considère comme le président élu du Cameroun.
Tchiroma aurait quitté le Cameroun pour le Nigeria peu après l’élection. Il a appelé les Camerounais à protester contre les fraudes électorales présumées, notamment par des manifestations dans des villes fantômes.
Selon un rapport de Reuters s’appuyant sur des sources onusiennes, les forces de sécurité camerounaises ont tué 48 personnes lors de la répression des manifestations post-électorales. Le gouvernement, quant à lui, fait état d’au moins cinq morts.
Paul Biya a prêté serment jeudi et a appelé à la fin des violences.
« J’en appelle au sens des responsabilités de chacun. Je m’adresse à tous ceux qui s’emploient à inciter à la haine et à la violence dans notre pays, en particulier certains de nos compatriotes de la diaspora », a-t-il déclaré.
« Le Cameroun n’a pas besoin d’une crise post-électorale aux conséquences potentiellement dramatiques, comme on l’a vu ailleurs. »
Si son ultimatum n’est pas respecté, Tchiroma a averti les autorités que les Camerounais « se sentiront libres non seulement de se protéger, mais aussi de tout mettre en œuvre pour protéger leurs enfants et les retrouver où qu’ils soient ».




