Alors que les tensions montent au sein de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye se démarque comme un potentiel artisan de la paix, malgré les défis posés par un bloc régional fragmenté impliquant le Niger, le Mali et le Burkina Faso. Ces divisions menacent de défaire plus de cinq décennies de diplomatie régionale et de déstabiliser les partenariats de sécurité et économiques établis.
En mai, le président Faye a rencontré le chef militaire du Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traore, signalant une avancée vers le dialogue dans le contexte de crises régionales croissantes. Ses efforts sont cruciaux alors que la CEDEAO est confrontée à des dissensions internes et à des pressions externes suite aux coups d’État militaires dans les pays membres, qui ont conduit le Niger, le Mali et le Burkina Faso à former l’Alliance des États du Sahel (AES) et à annoncer leur sortie de la CEDEAO.
Inauguré en avril après des élections contestées au Sénégal, le président Faye n’a pas été directement impliqué dans les menaces militaires passées de la CEDEAO, ce qui le positionne de manière unique en tant que médiateur. Ses engagements avec les dirigeants de la CEDEAO et les chefs militaires des pays de l’AES mettent en évidence son approche diplomatique, visant le respect mutuel et la collaboration pour relever des défis communs tels que le terrorisme, le changement climatique et la pauvreté.
Malgré ces efforts, le chemin vers la réconciliation est semé d’embûches. La position ferme des pays de l’AES, combinée à leurs rôles stratégiques et économiques significatifs, pose un défi considérable à la cohésion et à l’efficacité de la CEDEAO. De plus, l’absence de mandat officiel de la CEDEAO pour le président Faye complique sa position, rendant son rôle officieux mais crucial.
Le bloc de la CEDEAO, historiquement pivot dans le maintien de la paix régionale et l’intégration économique, est maintenant confronté à l’un de ses tests les plus sévères. Alors que le Sénégal championne un nouvel élan diplomatique, la communauté internationale observe de près. L’issue de ces efforts diplomatiques pourrait redéfinir la dynamique régionale de l’Afrique de l’Ouest et soit restaurer l’autorité antérieure de la CEDEAO, soit la voir diminuer davantage.
La direction du Sénégal sous le président Faye pourrait effectivement être la clé pour naviguer dans ce paysage géopolitique complexe, en tirant parti des liens historiques et des nouvelles ouvertures diplomatiques. Cependant, le véritable test sera de transformer le dialogue diplomatique en stabilité politique tangible à travers la région.



