Voici dix dates clés de l’histoire du Zimbabwe depuis son indépendance en 1980.
1980 : indépendance
Le 18 avril 1980, la Rhodésie du Sud a obtenu son indépendance et s’est rebaptisée Zimbabwe, après 90 ans de colonisation britannique et une guerre de sept ans entre nationalistes noirs et suprémacistes blancs qui a fait plus de 27 000 morts.
L’un des héros de l’indépendance, Robert Mugabe, leader de la Zimbabwe African National Union (ZANU), devient Premier ministre (1980-1987), prônant une politique de réconciliation avec la minorité blanche.
1983-84 : Massacres au Matabeleland
Peu après son arrivée au pouvoir, Robert Mugabe, qui veut instaurer un parti unique, ordonne une violente répression contre les partisans de son ancien partenaire dans la lutte pour l’indépendance, Joshua Nkomo.
Entre 1983 et 1984, quelque 20 000 civils, principalement des locuteurs ndebele, ont été tués dans la région du Matabeleland (sud-ouest), lors de cette répression appelée « Gukurahundi » (« séparer le bon grain de l’ivraie » en langue majoritaire shona).
1987 : Mugabe Président
En 1987, le parti de Robert Mugabe et celui de Joshua Nkomo fusionnent pour former le Front Zanu-Patriotique (ZANU-PF). Robert Mugabe devient président après une réforme constitutionnelle.
1999 : naissance de l’opposition
Le syndicaliste Morgan Tsvangirai a fondé le parti d’opposition Mouvement pour le changement démocratique (MDC) en 1999.
Il milite pour le rejet, lors d’un référendum l’année suivante, d’un projet de nouvelle Constitution visant à autoriser l’expropriation des fermiers blancs sans indemnisation.
2000 : réforme agraire
En février 2000, malgré la victoire du « non » au référendum, Mugabe lance une occupation violente puis l’expropriation de 90 % des fermes appartenant à des propriétaires blancs, pour les redistribuer aux Zimbabwéens noirs.
Cette politique provoque la faillite de l’agriculture et plonge l’économie, étranglée par les sanctions des pays occidentaux, dans deux décennies de crise.
2002 : violences électorales
En mars 2002, Robert Mugabe est réélu lors d’une élection contestée marquée par la violence.
Cinq ans plus tard, le chef de l’opposition Morgan Tsvangirai a été arrêté avant un rassemblement interdit contre le régime et battu par la police pendant sa détention.
Des images le montrant avec son visage tuméfié et son crâne partiellement rasé, laissant apparaître une entaille sur la tête, font le tour du monde.
2009 : gouvernement d’union
En mars 2008, lorsque l’économie dévastée a été aggravée par une hyperinflation vertigineuse, le MDC (opposition) a pris le contrôle du Parlement.
Tsvangirai devance Mugabe au premier tour de l’élection présidentielle mais renonce à se présenter au second face à la répression. Seul en lice, Mugabe a été réélu en juin.
Sous la pression de l’Occident et de ses voisins d’Afrique australe, Mugabe accepte la formation d’un gouvernement d’union nationale. Morgan Tsvangirai est devenu Premier ministre en février 2009.
2017 : Mnangagwa succède à Mugabe
Après 37 ans au pouvoir, Mugabe a été contraint de démissionner en 2017 sous la pression de l’armée. Il mourra deux ans plus tard à Singapour.
Les généraux qui ont pris le pouvoir nomment l’ex-vice-président Emmerson Mnangagwa, surnommé le « crocodile », comme leur successeur.
L’année suivante, Mnangagwa remporte de justesse les élections (50,8 % des voix). L’opposition conteste les résultats, l’armée tue six personnes lors de manifestations.
2019 : des manifestations violemment réprimées
A partir d’octobre 2018, le pays a connu plusieurs mois de protestations contre la vie chère, qui se sont transformées en émeute en janvier 2019 après une forte hausse des prix du carburant. Au moins 17 civils sont tués. L’opposition accuse le nouveau régime de surpasser Mugabe en brutalité.
2022 : lancement du CCC, coalition d’opposition
Suite à des scissions dans l’opposition, Nelson Chamisa, perdant de l’élection présidentielle en 2018, a lancé en janvier un nouveau parti, la Coalition citoyenne pour le changement (CCC), en vue des élections d’août.
Sa campagne a été marquée par une forte répression par le pouvoir, jugée plus brutale que sous Mugabe, entre meetings interdits et emprisonnement des opposants.