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Les systèmes de paiement, de règlement et d’emprunt en Afrique subsaharienne : les réalité et perspectives.

Écrit par : Dr. Magdy Mohamed Mahmoud Adam | Traduit de l’arabe par : Sidi-M. OUEDRAOGO

octobre 27, 2025
dans Analyse
Les systèmes de paiement, de règlement et d'emprunt en Afrique subsaharienne : les réalité et perspectives.

Les systèmes de paiement, de règlement et d'emprunt en Afrique subsaharienne : les réalité et perspectives.

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L’Afrique se trouve encore loin d’atteindre la volonté politique ou les capacités monétaires nécessaires pour faire de la monnaie unique africaine une réalité. L’Union européenne a mis plusieurs décennies à harmoniser les économies de ses États membres avant de pouvoir lancer l’euro. Les barrières monétaires et de paiement demeurent cependant des freins majeurs au succès de la zone de libre-échange continentale africaine.

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Bien qu’une monnaie unique ait été proposée, son application reste encore limitée, même à l’échelle régionale. En ce qui concerne les systèmes de paiement et de règlement commerciaux, la Banque africaine d’import-export a réussi à mettre en place le système de paiement PASS. Par ailleurs, l’idée d’unités de compte africaines (AUA), une monnaie envisagée qui n’est pas encore en circulation et qui repose sur un panier de métaux de base, présente un potentiel intéressant pour stabiliser les devises, attirer des investissements dans les énergies vertes et diminuer la dépendance au dollar.

En dépit des défis d’harmonisation des intérêts nationaux et des variations dans les réserves de minéraux, un cadre de gouvernance robuste, semblable à l’actuelle unité de compte de la Banque de développement, pourrait faciliter la gestion de ces enjeux.

Dans ce contexte, l’article aborde les efforts déployés par les pays africains pour surmonter les obstacles rencontrés dans les transactions financières, ainsi que les solutions mises en œuvre et envisagées. Il se structure autour de trois axes :

  1. Les difficultés et les coûts associés aux transactions financières en Afrique subsaharienne.
  2. Les initiatives d’émancipation, incluant les monnaies régionales et les nouveaux systèmes de paiement.
  3. Les unités de compte africaines : enjeux de financement et de dette.

 Premier axe : Difficultés et coûts des transactions financières en Afrique subsaharienne

 I-Obstacles au paiement et à la règlementation en Afrique subsaharienne

Les complications liées aux paiements sont l’un des principaux freins au commerce intra-africain. En effet, les contrats de grande envergure sont souvent libellés en dollars ou dans d’autres devises fortes, qui restent rares sur le continent. La confiance envers plusieurs monnaies africaines est érodée par les fluctuations des taux de change. L’instauration d’une monnaie unique pourrait renforcer l’autonomie économique de l’Afrique.

Une étude menée en 2024 par le Comité du commerce et de l’investissement dans le secteur privé africain (PAFTRAC) a révélé que seulement 39 % des entreprises africaines utilisent des devises africaines pour financer leurs transactions, un chiffre en baisse significative par rapport aux 69 % observés en 2022. Cette diminution est probablement exacerbée par les instabilités monétaires résultant de bouleversements globaux. La dépréciation de plusieurs monnaies du continent a altéré leur attractivité pour les investisseurs. Bien que le rand sud-africain ait longtemps été considéré comme une monnaie forte en Afrique, il a récemment connu des fluctuations notables.

En dépit de plusieurs propositions visant à établir des monnaies régionales ou continentales, peu de progrès ont été enregistrés, bien que deux systèmes monétaires soient déjà interconnectés sur le continent, notamment en Afrique centrale et de l’Ouest, principalement francophone. Il est à noter que le continent dépense environ 5 milliards de dollars chaque année en devises non africaines (1).

Le processus de création d’une monnaie unique rencontre diverses difficultés :

D’une part, chaque pays participant doit s’assurer que ses indicateurs économiques nationaux se conforment à des critères définis, tels que l’inflation et le ratio de la dette publique par rapport au PIB. Il apparaît que le continent est encore loin d’atteindre ces objectifs par rapport à 1991, année où le Traité d’Abuja prônait le lancement d’une monnaie africaine (Africa) d’ici 2023.

D’autre part, les gouvernements nationaux sont souvent réticents à céder le contrôle de leur monnaie et de leur politique monétaire, même lorsque les bénéfices économiques d’une union monétaire deviennent évidents. Malgré le potentiel de réduction des coûts des transactions financières, d’élimination des risques de change et de diminution des frais de transaction, une telle union pourrait également éroder l’autorité des États sur leur politique économique.

II-Coûts de transaction en devises

Le dollar a toujours été un pilier du commerce mondial, mais aussi un symbole de dépendance et de faiblesse économique. Sur le continent, le dollar est la monnaie dominante. Presque toutes les importations vitales sont facturées et payées en dollars, les prêts internationaux sont remboursés en dollars, les échanges entre les pays africains sont réglés en dollars et même le prix du carburant dépend de la valeur du dollar. Le dollar représentait 57,4 % des réserves de change mondiales au troisième trimestre de 2024 et 88 % des échanges de devises mondiaux.

Et cela a des effets importants sur le continent : chaque hausse des taux d’intérêt de la Réserve fédérale américaine a un impact négatif sur les économies africaines, et chaque fluctuation du dollar exerce une pression énorme sur la dette publique. En Afrique subsaharienne, la dette publique extérieure représente environ 40% de la dette publique totale, dont plus de 60% est libellée en dollars, et cette dépendance au dollar aggrave l’impact de ses fluctuations sur les économies africaines, les rendant plus fragiles.

 En 2023, le Nigeria a investi des milliards de dollars pour tenter de stabiliser sa monnaie, le naira, qui a toutefois perdu près de 40% de sa valeur en peu de temps. Au Ghana, le cedi a enregistré une dépréciation d’environ 30% la même année, précipitant le pays dans une crise de la dette souveraine. Quant au Kenya, il a alloué près de 60% de ses recettes fiscales au remboursement de la dette en 2022 et 2023, un fardeau alourdi par la faiblesse persistante du shilling kenyen.

Malgré la domination persistante du dollar américain, sa part dans les réserves de change mondiales a chuté de plus de 70% au début des années 2010 à 57,4% en 2024. Les banques centrales diversifient ainsi leurs réserves en devises alternatives et en or afin de réduire leur vulnérabilité au billet vert (2).

En juin 2024, les taux d’inflation étaient modérés et en baisse dans 30 des 43 pays d’Afrique subsaharienne, tandis que dans 13 autres, ils restaient élevés, dépassant souvent les deux chiffres. Dans les pays à forte inflation, les hausses de l’inflation globale et des prix alimentaires ont coïncidé avec les dépréciations monétaires ; à l’inverse, la stabilité des devises a freiné l’inflation alimentaire et globale dans les pays à faible inflation. La majorité des nations à inflation élevée ont ancré leur monnaie à une devise unique (comme le dollar ou l’euro) ou à un panier de devises, mais à une échelle limitée.

Dans nombre de ces pays, les politiques monétaires restrictives ont échoué à juguler l’inflation en raison d’un manque de coordination avec les politiques budgétaires (notamment le financement monétaire des déficits) ou de distorsions des taux de change, favorisant l’émergence de marchés parallèles. L’appréciation des taux parallèles a alimenté l’inflation, tandis que les interventions des banques centrales sur le marché des changes ont retardé l’ajustement des taux officiels, entraînant une surévaluation monétaire et une érosion des réserves. Cette dynamique a exacerbé les pressions, affaiblissant davantage les monnaies et générant un cercle vicieux qui menace de déstabiliser les anticipations inflationnistes lors d’ajustements ultérieurs.

À l’opposé, de nombreux pays à faible inflation bénéficient de régimes de parité fixe (tels que l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA )ou la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale(CEMAC), qui ont permis un contrôle efficace de l’inflation. D’autres ont réussi à la réduire via un resserrement monétaire (comme l’Afrique du Sud ou les pays liés au rand sud-africain). Dans ces cas, une coordination accrue entre politiques monétaires et budgétaires a progressivement renforcé les monnaies, atténuant les coûts des importations et freinant ainsi l’inflation (3).

Deuxième axe : Tentatives de libéralisation… monnaies régionales et nouveaux systèmes de paiement

I-Efforts de dédollarisation… Échanges de devises au niveau bilatéral

La Chine, premier partenaire commercial de l’Afrique, mène des efforts pour promouvoir l’utilisation de sa monnaie, le yuan. En 2023, le commerce entre le Nigéria et l’Afrique a atteint 282 milliards de dollars et a continué de croître pour atteindre 167 milliards de dollars au premier semestre de 2024. Des pays comme l’Égypte, l’Afrique du Sud, le Nigéria et Maurice paient désormais certaines importations chinoises en monnaie locale ou en yuan plutôt qu’en dollars.

Le Nigéria a été à l’avant-garde de cette transformation. En 2018, elle a signé un accord d’échange de devises avec la Chine, permettant le commerce de naira et de yuan sans les convertir en dollars. Cet accord, d’un montant de 2,4 milliards de dollars, a allégé la pression sur les réserves de change du Nigéria. Et en décembre 2024, le Nigeria a renouvelé l’accord pour une nouvelle période de trois ans.

La Zambie est allée plus loin. En 2023, il a décidé d’utiliser uniquement le yuan dans son commerce avec la Chine. Cette mesure vise à réduire les coûts de conversion des devises et à réduire l’impact du dollar sur la fragile économie zambienne. D’autres partenaires, comme les Émirats arabes unis, sont également intervenus ; L’Égypte a signé un accord d’échange de devises de 1,36 milliard de dollars avec Abou Dhabi en 2023 pour stabiliser la livre et sécuriser les importations vitales. L’Éthiopie a signé un accord similaire en 2024. Ces initiatives sont des mesures petites mais importantes pour réduire la domination du dollar (4).

  1. Processus régionaux : solutions régionales pour l’émancipation

Nous avons déjà mentionné qu’il existe déjà deux monnaies uniques connectées sur le continent. En Afrique centrale et de l’Ouest, à majorité francophone, la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Le Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA) a prévu de créer une union monétaire qui conduirait à l’émission de devises régionales, tandis que l’Union africaine a pour objectif à long terme de lancer une monnaie africaine unique dans le cadre de l’union monétaire. Le projet de création d’une monnaie unique par la Communauté de l’Afrique de l’Est a été retardé à plusieurs reprises, la dernière fois en août 2025, lorsqu’il a été reporté à 2031 en raison d’un désaccord sur le pays qui accueillera l’Institut monétaire de l’Afrique de l’Est, qui doit servir de précurseur à la Banque centrale de l’Afrique de l’Est.

La CEDEAO a fixé à 2027 la date limite pour le lancement de sa monnaie unique, l’Eco, mais ses États membres sont encore loin d’atteindre les critères de convergence. Et en septembre 2024, le groupe a décidé de suspendre le plan de la monnaie unique en raison de l’absence de progrès, ainsi que du retrait soudain du Burkina Faso, du Mali et du Niger du groupe. Pour leur part, les trois pays disent envisager de créer leur propre monnaie, dans le but de rompre davantage les liens avec la France. Certains ont suggéré que d’autres pays d’Afrique de l’Ouest s’efforcent d’unifier leurs systèmes et leurs institutions pour créer à court terme des monnaies anglophones et francophones séparées en Afrique de l’Ouest, en vue de fusionner les deux à plus long terme.

Ailleurs, la zone monétaire commune de l’Afrique australe est incluse ; L’Afrique du Sud, la Namibie, le Lesotho et l’Eswatini, cependant, sont fortement dominés par les économies les plus avancées de la région. La Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) avait pour objectif de lancer sa monnaie unique, le Samu, d’ici 2018, mais elle n’a manifestement pas atteint cet objectif. Toutes ces initiatives ont du mal à convaincre les membres d’atteindre leurs objectifs en matière d’inflation, de taux d’intérêt, de déficit budgétaire et d’endettement.

Même après le lancement des monnaies régionales, la prochaine étape peut consister à fusionner deux monnaies régionales ou plus, ou à étendre progressivement une monnaie régionale. Même si une devise continentale était lancée, il serait presque impossible qu’elle couvre tous les pays africains à sa première apparition. Et comme dans l’Union européenne, chaque pays devra surmonter une variété d’obstacles économiques et financiers avant de pouvoir participer (5).

Le nouveau système de paiement et de règlement (PAPSS)

Lancé en 2022 par la Banque africaine d’import-export, le système de paiement et de règlement africain (PAPSS) permet aux entreprises de commercer à travers les frontières africaines en utilisant des devises locales plutôt que des dollars. En plus de la ZLEC, le système peut faire évoluer le commerce intra-africain, qui ne représente actuellement que 17 % du commerce du continent (6).

En l’absence de nouvelles devises, le système offre un excellent moyen de réduire le risque de change associé aux transactions transfrontalières. Il s’agit d’un système de paiement, de règlement et de compensation transfrontaliers qui permet aux particuliers, aux entreprises et aux gouvernements d’effectuer des paiements instantanés pour effectuer des transactions transfrontalières dans plus de 40 devises africaines et internationales.

L’instabilité des taux de change peut entraîner une détérioration des termes de l’opération entre la conclusion du contrat et le paiement, ce qui devrait contribuer à accélérer le processus. Plus de 50 banques commerciales et au moins 14 banques centrales y ont déjà adhéré, notamment au Malawi, au Nigéria, en Sierra Leone et en Zambie. L’adhésion reste volontaire, mais d’autres banques devraient bientôt y adhérer.

Actuellement, le paiement anticipé en espèces demeure la méthode de paiement privilégiée dans le commerce international, surpassant les lettres de crédit, les comptes ouverts et les encaissements documentaires. Bien que moins risqué pour les exportateurs que les lettres de crédit, il représente l’option la moins attractive pour les importateurs, freinant ainsi le développement du commerce intra-africain. Cette pratique est fréquemment couplée à des clauses de livraison à bord (FOB), qui imposent à l’acheteur de prendre livraison des marchandises dès leur chargement sur un navire, un camion ou un train, transférant ainsi les risques financiers liés à une éventuelle perte ou détérioration de la cargaison.

Dans le cadre des échanges intra-africains, les transactions transitent généralement par le système SWIFT, avec des coûts supportés par les banques intermédiaires. Par exemple, une opération depuis l’Afrique du Sud vers le Ghana nécessite un itinéraire via l’Europe (euro) ou les États-Unis (dollar), avant un retour sous forme de cedi ghanéen. À l’inverse, le Système panafricain de paiement et de règlement (PAPSS) permet un règlement net en devises locales, sans recours aux monnaies étrangères, optimisant ainsi l’efficacité (7).

Évalué à 10 milliards de dollars (8), le Fonds génère plus de 5 milliards de dollars annuels en frais de transaction, jouant un rôle pivotal dans l’accélération des flux commerciaux continentaux. Il déploie une infrastructure financière de marché avancée, interconnectant les places africaines pour des paiements transfrontaliers instantanés en monnaie locale. De surcroît, il fournit des garanties de règlement et des lignes de découvert aux agents participants, en partenariat avec les banques centrales africaines impliquées.

Cette initiative vise à effacer les frontières financières africaines, en formalisant et intégrant les systèmes de paiement régionaux. Plus de 80% des transactions transfrontalières émises par des banques africaines sont actuellement externalisées pour compensation et règlement via des réseaux bancaires internationaux. Testé avec succès dans les six pays de la zone monétaire ouest-africaine, le système offre des avantages multiples pour le commerce intra-africain : réduction des coûts, des délais et de la volatilité des paiements de transit ; diminution des besoins en liquidités ; et renforcement du contrôle des banques centrales sur les mécanismes de paiement (9).

Troisième axe: Unités de compte africaines : financement et endettement

1. Unités de compte existant

Les droits de tirage spéciaux (DTS) sont des actifs de réserve internationaux créés par le Fonds monétaire international (FMI) en 1969 pour compléter les réserves officielles des États membres. Bien qu’ils ne soient pas une monnaie à proprement parler, leur valeur est déterminée quotidiennement à partir d’un panier composé de cinq grandes devises : le dollar américain, l’euro, le renminbi chinois, le yen japonais et la livre sterling.

À leur création, alors que les monnaies étaient encore indexées sur l’or, les DTS représentaient une fraction d’once d’or équivalente à un dollar américain. Mais depuis l’abandon des taux de change fixes en 1973, leur valeur repose sur ce panier de devises. Les DTS ne servent pas directement comme moyen de paiement, mais peuvent être échangés contre des monnaies librement utilisables entre pays membres. Ils constituent aussi l’unité de compte du FMI et de certaines autres institutions internationales.

Le FMI et ses membres détiennent des DTS et sont habilités à approuver d’autres détenteurs, tels que les banques centrales et les banques multilatérales de développement, tandis que les particuliers et les entités privées ne sont pas autorisés à les détenir. En février 2023, 20 organisations étaient accréditées en tant que détenteurs de DTS. Les membres participants et les détenteurs de droits de tirage spéciaux peuvent les acheter et les vendre. Toutefois, les titulaires de droits de tirage spéciaux ne reçoivent pas de crédits et ne peuvent pas demander à en bénéficier dans le cadre d’opérations de recrutement, comme le font les membres.

La valeur des DTS par rapport au dollar américain est déterminée quotidiennement sur la base des taux de change au comptant observés vers midi à Londres. Cette valeur est affichée sur le site Web du FMI. Le FMI révise le panier de DTS tous les cinq ans ou plus tôt si nécessaire ; Pour s’assurer qu’ils correspondent à l’importance relative des monnaies dans les systèmes commerciaux et financiers mondiaux.

Dans ses audits, le Fonds tient compte des critères qu’il utilise pour choisir les monnaies du panier de DTS et des coefficients de pondération initiaux utilisés pour déterminer les quantités (le nombre d’unités) de chaque monnaie du panier de DTS. Les valeurs monétaires restent constantes pendant la période d’évaluation de cinq ans, mais les poids des monnaies dans le panier fluctuent avec les taux de change entre les monnaies du panier. La valeur des DTS est déterminée quotidiennement sur la base des taux de change du marché (10).

L’unité de compte (UA) de la BAD est une unité comptable portant le code XUA, utilisée pour les rapports financiers et les transactions au sein de la Banque. Ils sont équivalents aux droits de tirage spéciaux (DTS) du FMI. L’unité de compte (UA) n’est pas une monnaie d’échange direct entre particuliers, mais est utilisée comme référence commune pour désigner les prêts, les subventions, les salaires et le capital. Le code de devise XUA est un code standard à trois lettres conforme à la norme ISO-4217 ; Les deux premières lettres représentent le symbole du pays exportateur, tandis que la troisième lettre représente la première lettre du nom de la devise (11)

2. Unités de compte africaines proposées (AUA)

La Banque africaine de développement a proposé un nouveau système de monnaie de type « étalon-or », soutenu par des métaux de base comme le cobalt, le cuivre, le lithium, le manganèse et certains « métaux de terres rares », qui sont la clé de la transformation mondiale de l’énergie et des véhicules électriques.

Et la région, qui compte 54 pays et qui détient environ 30% des réserves mondiales de minéraux essentiels, n’attire que 3% des investissements énergétiques mondiaux par an et seulement 2%, soit 40 milliards de dollars, des investissements verts mondiaux en 2024. Et puis il propose une nouvelle monnaie « non négociable » appelée « unités de compte africaines » (AUA), qui serait soutenue par les réserves de métaux de base, en partie à cause de la volatilité des marchés de devises du continent. L’Afrique elle-même doit doubler ses investissements dans l’énergie propre pour atteindre une moyenne de 200 milliards de dollars par an afin de réduire les émissions de carbone et de promouvoir la production de biocarburants.

En vertu de ce plan, les États recueilleraient un montant convenu à l’avance sur leurs réserves de métal de base prouvées, et leurs monnaies nationales pourraient ensuite être converties à un taux de change convenu. Il emprunte cette idée à l’étalon-or qui a stabilisé les devises mondiales, sans fixer de calendrier pour l’introduction de la monnaie. La banque a lancé l’idée pour la première fois en 2024, mais c’est la première fois qu’elle en explique les détails. Elle repose également sur l’indexation du franc CFA sur l’euro dans les pays francophones, soutenue par des engagements de réserves extérieures, et sur le fait qu’un panier de produits de base conservera une valeur supérieure à toute autre monnaie africaine.

Les pays émergents ont pris des mesures pour trouver des moyens de surmonter les risques liés à leur dépendance vis-à-vis du dollar pour le commerce et d’autres transactions. Et le président américain a menacé d’imposer des droits de douane de 100% aux BRICS s’ils décidaient de remplacer le dollar comme monnaie de réserve. La monnaie proposée pourrait également aider les gouvernements africains à attirer des fonds internationaux pour des projets d’énergie verte ; Elle « réduira le risque de change et de convertibilité ». Les recettes provenant de la vente d’électricité en monnaie locale seront versées à un agent de règlement désigné, qui vendra à son tour l’équivalent de la quantité de minéraux nécessaire pour générer les dollars nécessaires au remboursement de la dette de tout prêteur dans le cadre de projets de mise en valeur de l’énergie (12).

Cela réduirait également le coût du capital pour les projets d’énergie propre, encouragerait la coopération et l’intégration financières transfrontières et renforcerait la position de négociation de l’Afrique sur les marchés mondiaux des ressources. Il a également permis de réduire considérablement le déficit annuel de financement de 400 milliards de dollars du continent, de soutenir la réalisation des objectifs de développement et d’assurer la sécurité énergétique (13).

Conclusion

L’indépendance monétaire africaine ne se résume pas à un simple remplacement du dollar par une autre devise hégémonique, telle que le yuan. Elle exige une vision résolument endogène, priorisant les solutions forgées par le continent lui-même. Cela implique de consolider la valeur intrinsèque des monnaies locales, de tisser des réseaux financiers régionaux interconnectés et d’instaurer un écosystème économique au service exclusif des priorités africaines.

Cette souveraineté n’est ni fragmentée ni instantanée ; elle s’affronte à des obstacles structurels qui requièrent une résolution patiente et stratégique. Elle s’édifie par l’accumulation méthodique des avancées et la sauvegarde vigilante des acquis, transformant les défis en leviers de résilience durable.

_______________

Notes :

(1) Neil Ford, Is a single African currency feasible?. November 4th, 2024.at: https://african.business/2024/11/african-banker/is-a-single-african-currency-feasible

(2) Firmine AIZAN, Africa’s Push to Break Free from the Dollar’s Grip.16/1/2025.AT: https://www.ecofinagency.com/finance/1601-46324-africa-s-push-to-break-free-from-the-dollar-s-grip

 (3) MEGUMI KUBOTACESAR CALDERON, Currencies and inflation across Sub-Saharan Africa in 2024: Divergent experiences.AT: https://blogs.worldbank.org/en/africacan/currencies-and-inflation-across-sub-saharan-africa-in-2024-divergent-experiences-afe-1124

(4) Firmine AIZAN, Op.cit.

 (5) Neil Ford, Is a single African currency feasible?. November 4th, 2024.at: https://african.business/2024/11/african-banker/is-a-single-african-currency-feasible

(6 ) Firmine AIZAN, Op.cit.

(7) https://globalbusinessoutlook.com/magazine/banking-and-finance-magazine/does-africa-need-a-unified-currency/

 (8) https://www.afreximbank.com/our-bank/about-us/corporate-governance/

(9) https://www.cweic.org/strategic-partner-afrexim-bank-launches-pan-african-payment-and-settlement-system-foreseeing-5-billion-annual-savings-for-africa/

(10) https://www.imf.org/en/About/Factsheets/Sheets/2023/special-drawing-rights-sdr

(11) https://fxtop.com/c/en/XUA#google_vignette

(12) Duncan Miriri, Africa floats critical minerals-backed currency plan as new ‘gold standard’. January 31, 2025.at: https://www.reuters.com/world/africa/africa-floats-critical-minerals-backed-currency-plan-new-gold-standard-2025-01-31/

(13) 360mozambique, AfDB Proposes Critical Minerals-Backed Currency as New Gold Standard in Africa

03/02/2025.at: https://360mozambique.com/world/africa/afdb-proposes-critical-minerals-backed-currency-as-new-gold-standard-in-africa/

 

 

 

Mots clés: Afrique SubsaharienneLes systèmes d'empruntLes systèmes de de règlementLes systèmes de paiement
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