En mai 2025, la violence a augmenté de manière significative dans les régions du nord du Mozambique, en particulier dans les provinces de Cabo Delgado et de Niassa. Les groupes affiliés à l’État islamique ont renforcé leurs attaques, visant aussi bien des installations militaires que des zones civiles.
Deux bases militaires ont été endommagées à la fin du mois dernier, causant la mort de 21 soldats. De plus, des attaques violentes dans la réserve de Niassa ont entraîné la mort d’au moins dix personnes, parmi lesquelles des agents anti-braconnage et des civils.
Ces incidents mettent en évidence la menace persistante que représentent les groupes insurgés, même si des efforts militaires sont déployés pour les réprimer. La violence a non seulement entraîné des pertes en vies humaines, mais a aussi perturbé les activités de conservation et déplace les communautés locales.
Intensification des activités militantes
Au nord du Mozambique, les militants de l’État islamique au Mozambique (EIMO) ont continué à mener leurs opérations tout au long du mois de mai. Dans la province de Niassa, une attaque a eu lieu contre le camp de chasse de Kambako et le Centre environnemental de Mariri, entraînant de nombreux décès et détruisant des installations.
Dans le district de Muidumbe, à Cabo Delgado, un affrontement contre un avant-poste militaire a entraîné la mort de 11 soldats, ce qui en fait l’un des événements les plus tragiques de l’année. De surcroît, les rebelles ont tenté une attaque maritime contre un navire de recherche russe près de Mocímboa da Praia, mettant en évidence leur expansion.
Intensification de la crise humanitaire
La situation humanitaire dans le nord du Mozambique a été aggravée par l’escalade de la violence. D’après les informations fournies par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), plus de 25 000 personnes ont été déplacées au cours des dernières semaines.
En plus des 1,3 million de personnes déjà déracinées à cause du conflit et des catastrophes naturelles. Le manque de financement aggrave la crise des déplacements, ce qui restreint la capacité des organisations humanitaires à fournir une aide essentielle.
La situation est particulièrement préoccupante dans les zones qui étaient autrefois considérées comme stables, comme certaines parties de la province de Niassa. La suspension des travaux de conservation et l’abandon de villages ont été causés par les attaques.
Implications économiques et projet GNL
Face aux menaces de sécurité, TotalEnergies a annoncé son intention de reprendre son projet de GNL de 20 milliards de dollars à Cabo Delgado d’ici mi-2025. Ce projet, interrompu depuis 2021 à cause d’attaques insurgées, est considéré comme une opportunité économique potentielle pour le Mozambique.
Malgré tout, cette décision de poursuivre le projet a soulevé des préoccupations concernant la sécurité du personnel et le risque que le projet devienne une cible pour les militants.
Les problèmes de gouvernance et de gestion des ressources sont également mis en évidence par la reprise du projet GNL. Les détracteurs affirment que le projet risque d’aggraver les tensions actuelles sans s’attaquer aux causes profondes de l’insurrection, comme la pauvreté et la marginalisation.
Paysage politique et défis de gouvernance
Depuis l’accession au pouvoir de Daniel Chapo en janvier 2025, le contexte politique au Mozambique demeure tendu. Les manifestations et les allégations d’irrégularités électorales ont marqué la période post-électorale. Le gouvernement a pris la décision d’adopter une loi pour encourager un dialogue inclusif et répondre aux griefs politiques.
Néanmoins, il est crucial de prouver l’efficacité de ces mesures, en particulier dans un contexte de défis sécuritaires persistants et de mécontentement de la population envers les institutions de l’État.
Engagement international et efforts militaires
Des partenaires internationaux ont soutenu le Mozambique dans sa lutte contre l’insurrection, notamment la Mission de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) au Mozambique (SAMIM) et les forces Rwandaises. Ces collaborations ont contribué à la reconquête de territoires et à la stabilité de certaines zones.
Malgré tout, les attaques récentes démontrent que les groupes insurgés restent capables de lancer des opérations d’envergure. La durabilité du soutien militaire international est également remise en question, en particulier en raison des contraintes financières et de l’évolution des priorités géopolitiques.
Assistance militaire internationale
L’Union européenne a fourni un soutien substantiel à la Facilité européenne pour la paix (FEP) pour renforcer les capacités de défense du Mozambique. L’objectif de cette aide est d’améliorer la préparation opérationnelle des forces mozambicaines en leur fournissant des équipements non létaux tels que des véhicules, des drones et des hôpitaux de campagne.
De plus, l’UE a octroyé des fonds pour aider au déploiement des troupes rwandaises dans la région, mettant en avant l’importance de la coopération régionale dans la lutte contre l’insurrection.
L’Inde a aussi joué un rôle dans la sécurité maritime du Mozambique en fournissant des intercepteurs rapides à la marine mozambicaine. Ces navires sont équipés pour faire front aux menaces le long des côtes du pays, en particulier dans les zones susceptibles d’être attaquées par les insurgés.
S’attaquer aux causes profondes
D’après les experts, une approche purement militaire ne suffit pas à résoudre l’insurrection. Il est crucial de s’attaquer aux problèmes sous-jacents, comme la marginalisation économique, le chômage des jeunes et le sentiment d’incompétence du gouvernement. Il est essentiel de concevoir soigneusement les programmes pour encourager l’emploi des jeunes et le développement communautaire afin d’éviter de renforcer les inégalités et les griefs existants.
Pour résoudre durablement la crise, il est essentiel d’avoir une gouvernance inclusive, une répartition équitable des ressources et un engagement sincère envers les communautés touchées.
Conclusion
La situation dans les régions du nord du Mozambique demeure instable. En mai 2025, les violences ont augmenté, ce qui met en évidence la résilience des groupes insurgés et la complexité du conflit. Si des projets économiques, comme le projet de GNL, présentent des avantages potentiels, il est essentiel de les considérer avec prudence et de chercher à résoudre les causes profondes de l’instabilité.
Pour garantir une paix et une stabilité durables au Mozambique, il est essentiel de combiner une approche multidimensionnelle comprenant des mesures de sécurité, le développement socio-économique et l’inclusion politique.