Depuis le jeudi 21 avril, Maurice fait face à une violente révolte des habitants de plusieurs quartiers, qui se révoltent contre des hausses de prix et des répressions policières initialement jugées excessives.
Trois émeutiers ont été arrêtés, un homme a été abattu et 13 policiers ont dû être soignés d’urgence après les affrontements. Le calme est revenu samedi soir, mais la police était en état d’alerte maximale.
Des troubles ont éclaté dans 9 localités à travers le pays au cours de deux longues nuits de tension. La fronde a été observée principalement en milieu urbain sous la forme d’affrontements avec la police, de pillages de biens publics, notamment de caméras de surveillance, d’installations routières, ainsi que d’incendies sur la voie publique. La police a affirmé que leurs bureaux et leurs voitures avaient été bombardés avec des cocktails Molotov.
L’étincelle a été déclenchée jeudi dans la commune de Rose-Hill, avec une manifestation spontanée dans le quartier populaire de Camp Livaux, contre la hausse des prix, après des hausses de 30 % pour le gaz domestique et de 25 % pour le fioul.
La police a réprimé cette première manifestation en détenant de force un militant. C’est cette répression jugée excessive qui a déclenché des violences qui se sont transformées en affrontements avec la police pendant deux nuits.
Des moyens importants ont été déployés au cours de la deuxième nuit, vendredi, pour contenir l’escalade de la violence au Camp Livio et la propagation de l’infection à 8 autres endroits. La tension est retombée samedi après-midi. La police est toujours en alerte maximale.
Pour tenter de désamorcer les tensions sociales, l’ancien président de la république, Kassam Utim, autorité morale de l’île, a appelé au dialogue et au calme.
Samedi soir, les membres de l’opposition se sont relayés pour appeler les manifestants à cesser les violences. L’actuel président de la République, Prithvirajsingh Roppon, est pour sa part intervenu à la télévision nationale pour dire que « la population traverse des moments très difficiles » et a insisté sur « des solutions autour d’une table ».