Kizza Besigye, un éminent leader de l’opposition ougandaise, a comparu vendredi devant le tribunal, l’air affaibli, selon ses partisans, après que l’un de ses avocats l’a décrit comme « gravement malade ».
Agé de 68 ans, Besigye est un adversaire important du président Yoweri Museveni, au pouvoir depuis près de 40 ans, et a remporté sans succès quatre élections contre lui.
Actuellement jugé pour « atteinte à la sécurité nationale », Besigye a entamé une grève de la faim le 10 février pour protester contre sa détention, comme l’a déclaré son avocat Erias Lukwago.
Lukwago a déclaré jeudi que Besigye était trop malade pour quitter sa cellule, mais il a comparu vendredi devant un tribunal civil pour une autre affaire.
Doreen Kyanjura, maire adjointe de Kampala et membre du parti PFF de Besigye, a exprimé sa détresse en déclarant : « Il était dans un état pitoyable. Il semblait très faible, fragile et, à un moment donné, il avait du mal à respirer, ce qui nous a fait fondre en larmes. »
Besigye était présent avec son allié politique Samuel Lubega Mukaaku, accusé d’incitation à la violence lors d’une manifestation contre la hausse des prix des matières premières en 2022.
Il a manqué une audience au tribunal mardi, envoyant une note manuscrite citant une maladie.
Lukwago a prévenu l’AFP : « S’il n’est pas libéré de détention, il mourra. »
Le porte-parole des prisons ougandaises, Frank Baine, a reconnu la mauvaise santé de Besigye mais a assuré que son état de santé était géré par leur équipe médicale, déclarant qu’il n’y avait « aucune raison de s’alarmer ».
Besigye a été enlevé au Kenya en novembre et est accusé de trahison, ce qui pourrait le conduire à la peine de mort devant un tribunal militaire, que son épouse, Winnie Byanyima, directrice exécutive de l’ONUSIDA, a qualifié de « mascarade ».
L’ONU et diverses organisations de défense des droits de l’homme ont exprimé leurs inquiétudes quant à la répression de l’opposition politique en Ouganda à l’approche des élections présidentielles de 2026, Amnesty International qualifiant la situation de Besigye de « parodie de justice ».