La junte militaire au pouvoir à Bamako a reçu une nouvelle cargaison d’équipements russes destinés aux forces armées maliennes, dont « deux hélicoptères de combat et des radars de surveillance ».
« Nous recevons ce deuxième lot d’équipements militaires de Russie. C’est la manifestation d’un partenariat très fructueux avec l’État russe », indique lundi un communiqué de la Direction de l’information et des relations publiques des forces armées.
Le compte Twitter officiel de la présidence malienne a publié des images du déchargement de la cargaison de l’avion cargo russe qui a amené le matériel à l’aéroport international de Bamako.
Les colonels qui ont pris le pouvoir par la force en août 2020 au Mali en pleine tourmente sécuritaire se sont rapprochés de la Russie en même temps qu’ils se détournaient de la France.
Sur fond de crise diplomatique avec la junte, Paris a annoncé en février le retrait de ses soldats déployés au Mali, opération qui doit s’achever cet été.
Le 31 mars, Bamako a reçu deux hélicoptères de combat et radars russes, des « hélicoptères d’attaque Mil Mi-35P » et des « systèmes radar mobiles 59N6-TE », selon la newsletter spécialisée Africa Intelligence.
« Si cet équipement permet au chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, de revendiquer personnellement avoir renforcé [l’armée malienne] avec le soutien de la Russie, il s’agit en fait de l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), renversé par Goïta [. ..] qui est à l’origine de la commande », écrit Africa Intelligence dans une note publiée le 11 avril.
Selon la même source, cette commande faisait partie d’un accord « conclu de gouvernement à gouvernement en 2019 » et prévoyait l’achat d’hélicoptères « à des conditions financières nettement plus attractives » que celles proposées par le groupe européen Airbus.
un chargé de communication au ministère de la Défense à Bamako a cependant démenti cette information. « Même les hélicoptères reçus il y a quinze jours n’étaient [pas] des commandes du régime IBK […] Nous ne reconnaissons pas les commandes d’un autre régime », a déclaré le responsable sous couvert d’anonymat, selon l’AFP.