Les citoyens de la République démocratique du Congo (RDC) ont commencé à voter lors d’élections générales cruciales, le président sortant Félix Tshisekedi cherchant à être réélu au milieu d’une opposition fragmentée dans une atmosphère politiquement et sécuritaire chargée.
Le premier électeur a été aperçu en train de voter à 06h09 (04h09 GMT) dans un bureau de vote à Kisangani, situé dans l’est du pays, qui, avec une heure d’avance sur l’ouest, a commencé à voter en premier.
Les heures d’ouverture prévues des bureaux de vote sont de 06h00 à 17h00, heure locale.
« Je suis arrivé à 16 heures, il est 18 heures et ils n’ont pas encore commencé, ils ne respectent pas le règlement ! » » s’est plaint Muhigo Rutigo, un habitant de 75 ans, devant le bureau de vote de Zanner, au centre de Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu.
Si les électeurs font toujours la queue à 17h00, le bureau de vote concerné restera ouvert jusqu’à ce qu’ils aient voté, a assuré la Commission électorale (Céni).
Mercredi a été déclaré jour férié et, comme lors des élections précédentes, les frontières sont fermées et les vols intérieurs suspendus de minuit à minuit.
Environ 44 millions d’électeurs inscrits, sur une population totale d’environ 100 millions d’habitants, sont appelés à élire leur président, ainsi que des députés nationaux et provinciaux et, pour la première fois, des conseillers municipaux. Autre première, les Congolais de la diaspora votent dans cinq pays.
Plus de 100 000 candidats sont en lice pour les quatre élections. Le président de la Céni, Denis Kadima, a promis la transparence du processus, avec un suivi en temps réel de la compilation des résultats.
Il n’a toutefois pas précisé quand les premiers résultats seraient affichés dans un centre opérationnel spécialement installé à Kinshasa.
Plusieurs missions d’observation des élections sont déployées.
Avec 25 000 personnes, la mission des Églises catholique et protestante est la plus importante, et ses opinions et conclusions sont traditionnellement suivies de près. Ses dirigeants ont promis mardi un « décompte parallèle des voix » pour la présidentielle
Lors de ce scrutin à un seul tour, Félix Tshisekedi, 60 ans, au pouvoir depuis début 2019, brigue un second mandat face à 18 autres candidats. Son bilan est mitigé, ce qu’il reconnaît, mais il demande cinq années supplémentaires pour « consolider les acquis ».
Tout au long de la campagne, il a également critiqué les prétendus « candidats étrangers », laissant entendre qu’ils n’étaient pas assez patriotiques face aux « agressions » qu’il impute notamment au voisin rwandais.
Son principal challenger, Moïse Katumbi, 58 ans, riche homme d’affaires et ancien gouverneur de la province minière du Katanga (sud-est), a été particulièrement visé par ses attaques.
Parmi les autres candidats à la présidentielle figurent Martin Fayulu, 67 ans, qui affirme que la victoire lui a été volée aux élections de 2018, et le Dr Denis Mukwege, 68 ans, lauréat du prix Nobel de la paix pour son travail en faveur des femmes violées, connu dans le monde entier mais novice en politique. .
Les opposants estiment que le vote ne sera pas transparent et soupçonnent le régime d’avoir préparé longtemps à l’avance des fraudes en plaçant ses hommes à la tête de la Céni ou de la Cour constitutionnelle.
« Le jour du vote sera calme, c’est au moment des résultats qu’il pourrait y avoir des problèmes », prédit mardi un électeur de Kinshasa.