Les opérations de retrait des soldats français présents au Niger devraient débuter ce mardi, sous l’escorte de l’armée nigérienne, a annoncé le régime militaire arrivé au pouvoir par un coup d’État, au moment où l’Algérie décide de « suspendre » sa médiation. censé trouver une issue à la crise.
« Les opérations de départ du premier convoi sous escorte de nos forces de défense et de sécurité débuteront demain, mardi 10 octobre », a indiqué lundi soir le régime militaire dans un communiqué lu à la télévision nationale Télé Sahel.
Le communiqué ne précise pas la destination de ce convoi.
Le retrait des quelque 1 400 soldats français du pays a été réclamé rapidement par les généraux nigériens après leur arrivée au pouvoir fin juillet. Et le président français Emmanuel Macron a annoncé leur départ fin septembre.
« Après des rencontres » et « des échanges entre nos autorités et la partie française, un calendrier de retrait de leurs troupes a été déterminé d’un commun accord », précise le régime.
Ce week-end, plusieurs convois ont eu lieu entre les bases avancées du nord-ouest, où sont déployés 400 militaires, et la capitale Niamey, selon des sources sécuritaires nigériennes et françaises interrogées par l’AFP.
Au moins deux convois avaient permis de ravitailler les bases de Ouallam et Tabarey-Barey et plusieurs militaires français étaient considérés comme prioritaires pour être transportés vers Niamey.
Le réapprovisionnement a permis d’améliorer la situation des soldats français sur place : les réserves de rations, d’eau et de carburant – et donc l’électricité produite à partir de générateurs – se comptaient en jours.
Cela a permis également de préparer leur départ de cette région dite des « trois frontières », entre le Niger, le Burkina Faso et le Mali, où ils étaient déployés, dans la lutte contre le terrorisme aux côtés des Nigériens.
Peu de routes peuvent être empruntées pour quitter le Niger. Les frontières terrestres sont fermées avec le Bénin et le Nigeria. Et les Nigériens interdisent le survol de leur territoire aux avions français, civils et militaires, sauf autorisation contraire.
Les autres frontières ont été rouvertes avec cinq pays, l’Algérie, la Libye, le Burkina Faso, le Mali et le Tchad, où se trouve le commandement des Forces françaises au Sahel, basé à N’Djamena.
Si les conteneurs français sont acheminés vers le Tchad, ils devraient ensuite transiter par le port de Douala, au Cameroun, selon une source proche du dossier.
Les militaires nigériens arrivés au pouvoir le 26 juillet en renversant le président élu Mohamed Bazoum se sont rapidement engagés dans un bras de fer avec la France, exigeant le départ de ses soldats et de son ambassadeur.
Fin septembre, Emmanuel Macron a annoncé le départ de l’ambassadeur de France à Niamey, Sylvain Itté, revenu à Paris fin septembre.
De son côté, l’Algérie a annoncé lundi « suspendre » sa médiation destinée à trouver une issue à la crise au Niger, « jusqu’à obtenir les éclaircissements qu’elle estime nécessaires quant à la mise en œuvre de la médiation algérienne » au Niger.
Si le chef de la diplomatie algérienne, Ahmed Attaf, devait se rendre au Niger, les échanges entre les deux chancelleries sur « le programme et le contenu de cette visite » n’ont pas été « concluants », ajoute le ministère marocain des Affaires étrangères.
L’Algérie a proposé fin août un plan de transition détaillé sur six mois. Début octobre, le régime nigérien avait pourtant rappelé que la durée de la transition ne serait fixée que par un dialogue « national inclusif ».
Quelques jours après son arrivée au pouvoir, le général Abdourahamane Tiani a annoncé une transition d’une durée maximale de trois ans.