L’ancien Premier ministre Hama Amadou, farouche opposant au président Mohamed Bazoum renversé par un coup d’Etat fin juillet, est rentré à Niamey après plus de deux ans passés en France, a appris mardi l’AFP auprès de son entourage.
« M. Hama Amadou est ici. Il est arrivé à Niamey vers 01h30 (00h30 GMT) en provenance de Paris où il se faisait soigner depuis plus de deux ans », a confirmé à l’AFP Abdou Rafa, un de ses proches. D’autres membres de l’entourage de M. Amadou avaient annoncé son retour sur les réseaux sociaux.
Avant son départ pour la France en avril 2021, M. Amadou était en détention préventive depuis un mois dans une prison de Filingué, une commune située à 200 km à l’ouest de Niamey.
Il avait été accusé d’être l’un des responsables des troubles ayant suivi la proclamation des résultats de l’élection présidentielle du 21 février 2021, remportée par Mohamed Bazoum, dauphin du président sortant Mahamadou Issoufou.
Malade, la justice lui a accordé en avril 2021 une autorisation de quinze jours pour se faire soigner dans un hôpital parisien et il n’est plus revenu au Niger depuis.
Après le coup d’État du 26 juillet, Hama Amadou, également ancien président de l’Assemblée nationale (2011-2013), a annoncé vouloir retourner au Niger, désormais dirigé par un régime militaire dirigé par le général Adbourahamane. Tiani.
« Hama Amadou est l’un des plus grands hommes politiques nigérians, c’est tout à fait normal qu’il revienne dans son pays (…) il participera à l’effort de mobilisation de toutes les énergies pour le développement de notre pays », a commenté le Premier ministre du Niger nommé par le régime, Ali Mahaman Lamine Zeine, lors d’une conférence de presse début septembre.
Il a également assuré que des mesures seraient prises pour la libération des « prisonniers politiques ».
Hama Amadou a été deux fois Premier ministre du Niger, de 1995 à 1996 sous la présidence de Mahamane Ousmane puis de 2000 à 2007 sous Mamadou Tandja.
Considéré comme un sérieux challenger à l’élection présidentielle de 2021, M. Amadou n’a pas pu se présenter en raison d’une peine d’un an de prison dans une affaire de trafic de bébés, qu’il a qualifié de « complot » visant à l’exclure du scrutin.