Des manifestations se poursuivaient dans les rues de Madagascar mardi, au lendemain de la nomination d’un nouveau Premier ministre par le président Andry Rajoelina. À Antananarivo, la colère s’est propagée au secteur de la santé.
Des centaines d’étudiants en médecine et de médecins juniors ont quitté l’hôpital Joseph Ravoahangy Andrianavalona, le plus grand hôpital public d’Antananarivo, pour se rendre au ministère de la Santé.
La manifestation a rapidement dégénéré. À quelques mètres du ministère, la police a bloqué le passage. Après plus d’une heure de négociations, les forces de sécurité ont utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants.
Des étudiants en médecine et des médecins juniors se sont mis en grève pour exiger de meilleures conditions de travail et un système de santé amélioré.
« Nous faisons cela pour le peuple malgache car la qualité des soins à Madagascar est très médiocre », a déclaré un manifestant. « Nous ne reprendrons pas le travail tant que nos revendications ne seront pas satisfaites.»
À Madagascar, les étudiants en médecine perçoivent un salaire horaire équivalent à 25 centimes d’euro. Les médecins internes perçoivent à peine 100 € par mois (1 € de l’heure) et réclament une augmentation de salaire à 240 €.
« En termes d’équipements et d’infrastructures, la situation est déjà très précaire ; c’est le seul mot qui puisse la décrire. En termes de charge de travail, les médecins reçoivent entre 50 et 100 patients dans certains hôpitaux », a déclaré le Dr Santatra Andriamanantsoa à Africanews.
En signe de protestation, les médecins internes ont annoncé la suspension du service minimum dans les hôpitaux publics.
Cette annonce intervient juste après la nomination lundi par Andry Rajoelina d’un nouveau Premier ministre issu des rangs de l’armée pour tenter d’apaiser la crise.
Le président a annoncé son intention d’organiser un « dialogue national » avec divers groupes mercredi, après que des jeunes manifestants lui ont lancé un ultimatum de 48 heures pour accéder à leurs revendications sous peine de grève nationale.




