Le M23 a déclaré que parmi les recrues figuraient des soldats congolais qui se sont rendus lors de l’escalade des combats cette année, ainsi que des miliciens locaux qui ont combattu à leurs côtés. Cependant, les groupes de défense des droits de l’homme craignent que des prisonniers de guerre et des enfants soient enrôlés contre leur gré.
Un défilé militaire du groupe rebelle M23, qui contrôle l’est du Congo, riche en minerais, ce week-end, a suscité des inquiétudes chez certains habitants et experts quant à l’avenir d’un accord de paix imminent entre le Congo et le Rwanda, principal soutien des rebelles.
Cet accord déterminera le sort du groupe rebelle M23 dans l’est du Congo, qui a lancé des attaques éclair en janvier pour s’emparer de villes clés, dont Goma et Bukavu, tandis que l’armée congolaise se retirait rapidement.
Des experts de l’ONU ont indiqué que le M23 était soutenu par des milliers de soldats du Rwanda voisin.
L’un des points centraux de l’accord, qui devrait être signé à Washington dans quelques semaines, est le retrait du soutien du Rwanda au groupe.
L’accord devrait également stipuler la rétrocession de territoires aux autorités congolaises.
Une médiation menée par le Qatar entre les belligérants a conduit les deux parties à s’engager à mettre fin au conflit, mais des accrochages ont récemment été signalés entre le M23 et des groupes pro-gouvernementaux.
Les deux camps s’accusent mutuellement de violer l’accord de cessez-le-feu.
Inquiétudes concernant les recrutements forcés
Dimanche, les rebelles ont présenté plus de 7 000 nouvelles recrues à Goma, le centre régional.
Le M23 a déclaré que parmi les recrues figuraient des soldats congolais qui se sont rendus lors de l’escalade des combats cette année, ainsi que des miliciens locaux qui ont combattu à leurs côtés.
Mais des groupes de défense des droits de l’homme craignent que les soldats et les jeunes habitants ne subissent des pressions pour rejoindre les rebelles.
« Nous restons préoccupés par les recrutements forcés que nous avons recensés depuis la prise de pouvoir du M23 au Nord-Kivu et au Sud-Kivu. Ces préoccupations ont également été mises en lumière par le récent rapport de la mission d’enquête du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, publié en septembre », a déclaré Christian Rumu, chargé de campagne principal à Amnesty International.
Cette démonstration de force militaire a également sapé l’espoir des habitants des villes contrôlées par les rebelles, qui attendaient avec impatience des accords de paix pour mettre fin au conflit.
« Cela pourrait compromettre le processus de paix que la RDC, le Rwanda et le M23 tentent de conclure dans le cadre des processus de Doha et de Washington », a ajouté M. Rumu.
Le conflit a précipité une crise humanitaire qui a fait au moins 3 000 morts et des millions de déplacés. Un nouveau rapport des Nations Unies a révélé des « atrocités horribles » commises dans l’est du Congo au cours de l’année écoulée par les forces armées congolaises et les rebelles du M23.
Ces crimes comprennent des viols collectifs, de l’esclavage sexuel, des actes de torture, des meurtres de civils et d’autres crimes, a indiqué le bureau des droits de l’homme de l’ONU, ajoutant que les gouvernements du Congo et du Rwanda en portent la responsabilité.