Après cinq ans au pouvoir, la junte militaire malienne a rompu sa promesse de ne pas rester longtemps au pouvoir. Mais qu’a-t-elle accompli ?
Le 18 août marque le cinquième anniversaire du renversement militaire du gouvernement démocratique malien. Un mois plus tard, le président de transition Bah N’Daw prenait ses fonctions, mais il était rapidement destitué et remplacé par le général Assimi Goita.
Les putschistes avaient initialement promis une transition de 18 mois, mais cinq ans plus tard, ils sont toujours là, sans perspective d’élections.
Goita avait promis de libérer le Mali des insurgés et des soldats français envoyés pour les combattre. Si les troupes françaises sont parties, elles ont été remplacées par des combattants paramilitaires russes. Une victoire majeure à Kidal, dans le nord-est du pays, a eu un prix : les organisations de défense des droits humains ont dénoncé les exactions contre les civils. Parallèlement, de nombreuses autres villes restent sous le contrôle des insurgés, des dizaines de civils étant retenus en otage.
Goita a également coupé les ponts avec l’Union politique et économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Il a préféré contribuer à la création de l’Alliance des États du Sahel, aux côtés du Niger et du Burkina Faso, également dirigés par des juntes.
Leur objectif est de créer une fédération et de réduire l’influence de la France, ancienne puissance coloniale, dans leurs pays respectifs. En contrepartie, ils ont renforcé leur coopération avec la Russie, la Turquie, la Chine, la Corée du Nord et l’Iran.