La disqualification du chef de l’opposition confirmée, les analystes mettant en garde contre une exclusion institutionnalisée
Le Conseil constitutionnel camerounais a définitivement exclu le chef de l’opposition Maurice Kamto de l’élection présidentielle d’octobre, rejetant son recours pour « manque de fondement légal » dans un arrêt rendu mardi.
Cette décision confirme une précédente disqualification prononcée par le Conseil électoral, portant un coup fatal à la candidature de Kamto sous la bannière du parti Manidem.
Son équipe juridique a dénoncé un verdict orchestré politiquement, l’avocat Hippolyte Meli alléguant que le Conseil a agi « à 97 % de manière politique et à 3 % de manière légale », légitimant ainsi la fraude électorale.
L’impasse juridique engendre un jeu politique
En l’absence de tout autre recours autorisé par la loi camerounaise, les avocats de Kamto ont déclaré leur rôle terminé, exhortant les factions de l’opposition à recourir à des « recours politiques ».
Ce jugement met fin à une longue saga autour de la candidature de Kamto, initialement compromise par le boycott électoral de son ancien parti, le MRC, en 2020.
Un basculement de dernière minute vers le Manidem a échoué lorsque le parti a désigné par inadvertance deux candidats, en violation du code électoral.
L’analyste politique Aristide Mono a qualifié ce résultat d’« instrumentalisation politique des institutions », accusant les autorités d’instrumentaliser les cadres juridiques pour marginaliser leurs rivaux.
La tension monte alors que les appels à la coalition se multiplient
Ce verdict a intensifié les troubles dans les centres urbains, suscitant des mises en garde du gouvernement contre les « troubles à l’ordre public ».
Les groupes d’opposition se mobilisent désormais pour former un front uni contre les 43 ans de règne du président Paul Biya, bien que l’exclusion de Kamto les prive de leur figure la plus éminente.
La décision irréversible du Conseil consolide un paysage électoral que les critiques jugent préétabli, Biya, 90 ans, devant se représenter.