Le président kenyan William Ruto a condamné mercredi la mort d’Albert Ojwang, 31 ans, en garde à vue, la qualifiant de « déchirante et inacceptable », et a appelé à une enquête rapide et transparente.
Ojwang, blogueur actif sur X et Facebook, a été arrêté le week-end dernier pour avoir publié des allégations de corruption contre un haut responsable de la police. Il a été détenu dans l’ouest du Kenya, puis transféré à plus de 250 kilomètres de Nairobi sans décision de justice, selon la Law Society of Kenya (LSK).
Sa mort en garde à vue a suscité l’indignation et des manifestations nationales, rapprochant les inquiétudes concernant les violences policières dans le pays.
Cause du décès controversée
Les premiers rapports de police affirmaient qu’Ojwang s’était suicidé après s’être cogné la tête contre le mur d’une cellule. Cependant, une autopsie réalisée par le médecin légiste Bernard Midia a contredit cette version. « La cause du décès est très claire : blessure à la tête, compression du cou et blessures supplémentaires sur tout le corps, toutes suggérant une agression », a-t-il déclaré aux journalistes.
Dans sa première réaction publique à l’incident, le président Ruto a exhorté le public à ne pas « porter de jugements prématurés ni tirer de conclusions » susceptibles d’entraver les enquêtes en cours. Il a demandé au Service national de police de coopérer pleinement avec l’Autorité indépendante de surveillance de la police (IPOA) afin de garantir la crédibilité de l’enquête.
Suspension d’agents
Suspension de cinq agents de police face à la pression croissante, afin de faciliter l’enquête. Les manifestants ont accusé l’inspecteur général adjoint de la police d’être directement impliqué dans cette affaire.
L’incident a ravivé les critiques à l’encontre de la police kenyane, qui fait l’objet d’allégations répétées de violations des droits humains, notamment de disparitions forcées et d’exécutions extrajudiciaires.
Le président Ruto a reconnu l’inquiétude croissante du public quant à la conduite des forces de l’ordre et a réaffirmé l’engagement de son gouvernement à mettre fin aux pratiques inconstitutionnelles et abusives des forces de l’ordre.