Deux fois par semaine, Susan De Meyer accueille des enfants de l’orphelinat Hope Village et de l’école Dagbreek pour enfants handicapés au domaine de Bergheim, en périphérie de Windhoek, la capitale namibienne.
Ils participent au programme « Enabling through the Horse », conçu pour les enfants à besoins spécifiques.
Ils apprennent l’équitation comme thérapie pour développer et améliorer leurs fonctions cognitives et psychomotrices.
Ces jeunes, âgés de 5 à 15 ans, souffrent de divers handicaps et troubles du développement, notamment de paralysie cérébrale et du syndrome d’alcoolisation fœtale.
Un changement positif dans la vie des enfants
Ancienne enseignante et cavalière, Susan de Meyer explique avoir été inspirée par sa propre expérience avec son fils dyslexique, qui a montré des progrès significatifs lorsqu’il a commencé l’équitation comme loisir.
« C’est un immense avantage pour tous les enfants handicapés. Cela les aide à retrouver leur équilibre et à adopter une bonne posture pour pouvoir s’asseoir à un bureau et faire leurs devoirs. Cela les aide également à surmonter leurs troubles de la parole. Ils commencent à parler en montant à cheval, car le cheval est une extension du corps si on s’assoit dessus », explique-t-elle.
Chriszell Louw est enseignante en maternelle à l’école publique Dagbreek pour enfants handicapés. Elle estime qu’un changement remarquable a déjà été constaté chez les enfants qu’elle accueille ici.
« Ils avaient peur, certains très peur au début de l’équitation, mais maintenant ils sont très enthousiastes. Lorsqu’ils entendent parler des chevaux, ils sont très enthousiastes et veulent y aller seuls », explique Louw.
Le programme est soutenu par Richard Frankle, président de la Fédération équestre de Namibie, l’organisme qui régit tous les sports équestres du pays.
Frankle explique que l’objectif à long terme du programme est de former des para-athlètes dans les disciplines équestres, notamment le saut d’obstacles, les courses d’endurance et le dressage. Il précise que les premières leçons sont plus intimidantes pour les parents que pour les enfants.
« J’imagine que les parents, lorsqu’ils imaginent leurs enfants grimper sur le dos d’un animal assez imposant, doivent ressentir une certaine appréhension, une certaine inquiétude : est-ce que ça va aller pour leur enfant ? Mais cette crainte a été très vite surmontée dès que les parents, les enseignants et la communauté dans son ensemble ont commencé à constater les bénéfices quasi immédiats du programme pour ces enfants », explique Frankle.