Brice Oligui Nguema, chef du gouvernement de transition du Gabon et figure militaire à l’origine du coup d’État de 2023, a remporté une victoire décisive à l’élection présidentielle, obtenant 90,35 % des voix, selon les résultats provisoires publiés dimanche par le ministère de l’Intérieur.
Le chef militaire, qui a renversé le dirigeant de longue date Ali Bongo en août 2023, a voté le 12 avril 2025 à l’École pilote du Centre urbain de Libreville, où s’est déroulée l’élection.
Dans la course, le plus proche concurrent d’Oligui Nguema, Alain-Claude Bilie By Nze, n’a recueilli que 3,02 % des voix, tandis que les six candidats restants n’ont pas réussi à franchir la barre des 1 %. L’élection, qui a enregistré un taux de participation de 70,4 %, marque une étape importante dans le retour du Gabon à l’ordre constitutionnel après la transition militaire.
Après son coup d’État contre le président Bongo, Oligui Nguema s’était initialement engagé à rendre le pouvoir aux autorités civiles. Cependant, il s’est officiellement présenté comme un « civil » le mois dernier après avoir obtenu un congé de ses obligations militaires. Grâce à cette victoire écrasante, Oligui Nguema devrait exercer un mandat de sept ans, renouvelable une fois.
Il s’agit des premières élections au Gabon depuis le coup d’État militaire de 2023 qui a mis fin à une dynastie politique de plus de 50 ans.
Près de 920 000 électeurs, dont plus de 28 000 à l’étranger, étaient inscrits pour voter lors de ce scrutin, considéré comme crucial pour ce pays où un tiers de ses 2,3 millions d’habitants vit dans la pauvreté malgré ses immenses richesses pétrolières.
Au moins 94,8 % des bureaux de vote observés ont fonctionné dans des conditions satisfaisantes, tandis que la transparence des opérations a été jugée satisfaisante dans 98,6 % des cas, a indiqué samedi soir la Mission d’observation des organisations de la société civile gabonaise.
Le président par intérim était représenté dans 69,6 % des bureaux de vote observés, tandis que la représentation de Bilie-By-Nze n’était que de 8,2 %, ont indiqué les observateurs.
Oligui Nguema, 50 ans, ancien chef de la garde républicaine, a renversé le président Ali Bongo Ondimba il y a près de deux ans.