Le Mali, le Burkina Faso et le Niger, membres de l’Alliance des États du Sahel, ont annoncé dimanche avoir rappelé leurs ambassadeurs respectifs en Algérie.
Les trois pays membres de l’Alliance, connue sous son acronyme français AES, ont accusé l’Algérie d’avoir abattu un drone de surveillance des forces armées maliennes il y a environ une semaine.
Dans un contexte d’escalade des tensions entre Bamako et Alger, le groupe a qualifié cette destruction d’« acte irresponsable » violant le droit international.
Le Mali affirme que l’épave se trouvait à près de 10 kilomètres au sud de leur frontière commune, tandis que l’Algérie affirme que le drone armé a violé son espace aérien de plus de deux kilomètres.
Bamako s’est également retiré d’un groupe militaire régional comprenant le Niger, membre de l’AES, et a annoncé son intention de déposer une plainte auprès des « instances internationales » concernant cet incident.
Cette nouvelle intervient alors que les tensions s’intensifient entre l’Algérie et ses voisins du sud.
L’alliance du Sahel a été créée l’année dernière, après que les chefs militaires des trois pays ont quitté la CEDEAO pour former leur propre partenariat de sécurité.
Certains analystes y ont vu une tentative de légitimer leurs gouvernements militaires dans un contexte de sanctions liées au coup d’État et de relations tendues avec leurs voisins.
Tous les trois pays ont rompu leurs liens avec l’ancienne puissance coloniale, la France, et privilégient des partenariats avec la Russie.
L’Algérie a joué un rôle clé de médiateur dans le conflit qui a opposé pendant plus de dix ans le gouvernement malien aux rebelles touaregs.
Mais les deux pays se sont éloignés depuis les coups d’État perpétrés par une junte militaire en 2020 et 2021, plaçant des militaires à la tête des principales institutions maliennes.
L’Algérie a dénoncé l’orientation prise par le nouveau gouvernement malien et ses efforts accrus pour réprimer la rébellion dans les zones historiquement instables du nord du Mali.
Craignant que le conflit ne déborde la frontière, Alger a dénoncé l’utilisation par Bamako de mercenaires russes et de drones armés près de Tin Zaouatine, une ville frontalière du nord où le drone a été retrouvé.