La France a retiré mardi les deux Mirage qu’elle avait stationnés au Tchad, marquant le début du retrait de ses forces militaires de l’ancienne colonie française d’Afrique centrale qui a rompu le mois dernier son accord de coopération de défense avec Paris.
Les deux Mirage 2000-D ont décollé après midi d’une base française dans la capitale, N’Djamena, après que les forces militaires tchadiennes sont venues leur dire au revoir, et regagnaient une base aérienne française à Nancy, dans l’est de la France, a déclaré le porte-parole militaire français, le colonel Guillaume Vernet.
Il a ajouté que les négociations avec les autorités tchadiennes se poursuivaient sur la manière et le moment où la France pourrait retirer d’autres membres de sa force de 1 000 hommes au Tchad, et si tous ou seulement certains d’entre eux partiraient.
En annonçant le mois dernier la fin de l’accord de coopération de défense avec la France, le gouvernement tchadien a décrit cette décision comme un tournant historique pour le pays qui a obtenu son indépendance en 1960, et a déclaré qu’elle permettrait au Tchad de redéfinir ses partenariats stratégiques en fonction des priorités nationales.
Le Tchad était l’un des derniers pays de la région où la France maintenait une présence militaire importante, après avoir été évincée ces dernières années du Niger, du Mali et du Burkina Faso après des années de lutte contre les extrémistes islamistes aux côtés des troupes régionales. Ces pays se sont rapprochés de la Russie, qui a déployé des mercenaires dans tout le Sahel, la vaste étendue sous le désert du Sahara.
La France maintient environ 1 000 soldats au Tchad. Les autorités tchadiennes n’ont pas précisé quand ils devaient partir et ont déclaré que la fin de l’accord de défense ne remettait en aucun cas en cause les liens historiques entre les deux pays et qu’elles souhaitaient maintenir des relations dans d’autres domaines d’intérêt commun.
La semaine dernière, des centaines de personnes ont manifesté à N’Djamena pour demander le retrait des troupes françaises, scandant « Le Tchad pour nous, la France dehors ! » Certains brandissaient des banderoles sur lesquelles on pouvait lire : « Nous ne voulons pas voir un seul Français au Tchad. »