Le président guinéen déchu Alpha Condé « est rentré à Conakry vendredi après-midi après des soins médicaux aux Emirats arabes unis », selon un communiqué du gouvernement de transition lu à la télévision d’Etat.
« L’ancien président restera en Guinée aussi longtemps que son état de santé le permettra. Son intégrité et sa dignité seront toujours respectées conformément à son rang et à son statut », indique le communiqué.
Un document des affaires étrangères guinéennes indique que ce sont les autorités de Conakry qui ont demandé son retour suite à la diffusion en mars d’un enregistrement attribué à l’ancien chef de l’Etat des Emirats. L’enregistrement parlait de la nécessité pour le parti de M. Condé de se lancer dans la bataille en prévision d’une grave détérioration en Guinée.
Pour le ministère des Affaires étrangères, ces actions constituent « une menace pour la paix et la stabilité » de la Guinée et violent les termes d’un engagement de la CEDEAO à garantir l’ancien président.
Pendant ce temps, une coalition qui a combattu Condé pendant des mois a maintenant exhorté la junte au pouvoir à ouvrir immédiatement le procès de l’ancien chef d’État après son retour de l’étranger.
Ce collectif a orchestré des mois de mobilisation en 2019-2020 contre un troisième mandat d’Alpha Condé. La manifestation, brutalement réprimée à plusieurs reprises, a fait des dizaines de morts parmi les civils, mais n’a pas empêché la ré-inauguration d’Alpha Condé en décembre 2020.
Alpha Condé, 84 ans, a quitté le pays mi-janvier pour des examens médicaux. Son parti, le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG), a indiqué dans un communiqué qu’il continuerait « d’œuvrer pour sa libération totale » et déposerait une demande de visite dans les prochains jours.
A la tête du pays pendant près de 11 ans, il a été renversé, le 5 septembre 2021, par le colonel Doumbouya, devenu depuis président de la République.