La junte nigérienne a rompu mardi ses relations diplomatiques avec l’Ukraine après des propos tenus par des responsables qui, selon elle, témoignent du soutien de l’Ukraine à des groupes impliqués dans des combats au Mali voisin qui ont fait des dizaines de morts parmi les soldats et les combattants russes de Wagner en juillet.
Cette décision fait suite à la décision du Mali de rompre ses relations avec Kiev, dimanche, après des commentaires de l’agence de renseignement militaire ukrainienne sur les combats dans le nord du Mali, au cours desquels des rebelles touaregs ont déclaré avoir tué au moins 84 mercenaires Wagner et 47 soldats maliens.
L’incident semble être la plus lourde défaite de Wagner depuis qu’il est intervenu il y a deux ans pour aider les autorités militaires maliennes à combattre les groupes insurgés.
Dans une allocution télévisée, le porte-parole Abdourahamane Amadou a déclaré que le Niger avait décidé d’agir en solidarité avec le gouvernement et le peuple du Mali en rompant ses relations avec l’Ukraine avec effet immédiat.
Il n’a pas été possible de joindre immédiatement le ministère ukrainien des Affaires étrangères pour un commentaire en raison de l’heure tardive.
L’Ukraine a condamné lundi la décision du Mali de rompre ses relations avec le Mali, la qualifiant de hâtive et de peu clairvoyante, affirmant que Kiev rejetait les allégations de soutien ukrainien au terrorisme international.
La querelle fait suite aux déclarations télévisées d’Andriy Yusov, porte-parole de l’agence de renseignement militaire ukrainienne, qui a déclaré que les rebelles maliens avaient reçu les informations « nécessaires » pour mener l’attaque.
Le Niger, le Mali et d’autres pays d’Afrique de l’Ouest ont également condamné les commentaires sur les combats de l’ambassadeur d’Ukraine au Sénégal, en Guinée, en Guinée-Bissau, en Côte d’Ivoire et au Liberia.
Le ministre sénégalais des Affaires étrangères a convoqué vendredi l’ambassadeur ukrainien Yurii Pyvovarov au sujet d’une vidéo selon laquelle l’ambassade ukrainienne aurait publié sur sa page Facebook, dans laquelle Pyvovarov apportait « un soutien sans équivoque et sans réserve à l’attaque terroriste » au Mali.
Cette querelle survient alors que l’Ukraine tente de gagner le soutien international et en particulier d’élargir son attrait dans les pays du Sud.