Les électeurs togolais se sont rendus aux urnes lundi pour voter aux élections législatives du pays, qui mettront à l’épreuve le soutien à un projet de nouvelle constitution qui annulerait les futures élections présidentielles et donnerait aux législateurs le pouvoir de choisir le président à la place.
L’opposition et le clergé affirment que cette législation constitue une tentative du président Faure Gnassingbé de prolonger son règne.
Il a été adopté par les législateurs fin mars et est sur le point d’être promulgué.
Les autorités ont réprimé les libertés civiques et médiatiques avant le vote.
Début avril, le gouvernement a interdit les manifestations contre le projet de nouvelle constitution et l’arrestation de personnalités de l’opposition.
Mi-avril, un journaliste français arrivé au Togo pour couvrir les élections a été arrêté, agressé et expulsé.
Le régulateur des médias togolais a par la suite suspendu le processus d’accréditation des journalistes étrangers.
La commission électorale a également interdit à l’Église catholique de déployer des observateurs électoraux pour surveiller le processus.
Le Togo est dirigé par la même famille depuis 57 ans, d’abord par Eyadema Gnassingbé puis par son fils.
Faure Gnassingbé est au pouvoir depuis 2005 après avoir remporté des élections que l’opposition a qualifiées de simulacre.
L’opposition et le clergé affirment que le projet de nouvelle constitution, qui a été adopté par le Parlement en mars après l’expiration de son mandat, rend probable la réélection de Gnassingbé à l’expiration de son mandat en 2025.
A Lomé, fief de l’opposition, Kpedji Kossi Nicabou fait partie des nombreux jeunes togolais qui espèrent du changement. « J’espère qu’il y aura un changement crucial. Vu ce que le Parlement vient de faire, ils ont changé la constitution, nous devons être ici pour voter.
Jean-Pierre Kabré est un leader de l’opposition et candidat parlementaire du parti togolais Alliance pour le changement.
Depuis son bureau de vote de Lomé, il a déclaré : « vous connaissez l’ambiance dans laquelle se déroulent ces élections, une atmosphère tendue, à cause des changements constitutionnels en plein processus électoral. Nous n’avons pas fini de dénoncer cette confiscation.
Les électeurs éliront des candidats à 113 sièges parlementaires – 22 de plus que l’assemblée précédente – et pourvoiront pour la première fois 179 postes sénatoriaux.
Les résultats préliminaires devraient être publiés dans les six jours suivant les élections.
Plus de 14.200 bureaux de vote fonctionneront dans tout le pays de 7h00 à 16h00.
Des missions d’observation de l’Union africaine, entre autres organisations, ont été autorisées à surveiller le vote.