Les candidats à la présidentielle au Sénégal ont lancé leur campagne électorale samedi, après des semaines de violentes manifestations à travers le pays africain après le retard du vote.
Les 19 candidats approuvés en lice pour le poste le plus élevé disposent désormais d’une période plus courte pour rallier leurs partisans avant les élections du 24 mars, qui devraient être les élections les plus serrées depuis que le Sénégal a accédé à l’indépendance il y a plus de six décennies.
L’ancien maire de Dakar, Khalifa Sall, qui se présente pour la quatrième fois, a organisé une caravane dans les rues de la capitale pour débuter sa campagne.
Les favoris seront probablement l’ancien Premier ministre Amadou Ba, comme choix du parti au pouvoir, et l’incarcéré Bassirou Diomaye Faye, un candidat moins connu qui a gagné en popularité en tant que chef du parti dissous PASTEF.
Diomaye Faye est derrière les barreaux depuis près d’un an mais devrait être libéré à temps pour les élections, après que le président a adopté un décret visant à exonérer les prisonniers politiques.
Il remplace l’opposant Ousmane Sonko, également en prison et interdit de se présenter.
En juin, Sonko a été accusé de corruption de jeunes et condamné à deux ans de prison.
Le candidat du parti au pouvoir, Amadou Ba, n’a pas encore lancé sa campagne.
La seule femme candidate est Anta Babacar Ngom, directrice de Sedima, l’une des plus grandes entreprises agroalimentaires du pays.
Les récentes manifestations violentes ont également suscité des inquiétudes pour un pays autrefois considéré comme un modèle de stabilité démocratique en Afrique de l’Ouest, une région en proie à des coups d’État et à l’insécurité.
Le président Macky Sall, qui ne peut pas se présenter en raison du nombre limité de mandats, a reporté les élections le mois dernier, quelques semaines seulement avant qu’elles n’aient lieu le 25 février.
Son annonce selon laquelle le vote aurait lieu dans 10 mois a plongé le Sénégal dans le chaos alors que les manifestations de l’opposition envahissaient les rues.
La plus haute autorité électorale du Sénégal, le Conseil constitutionnel, a rejeté le report de Sall et a ordonné au gouvernement de fixer une nouvelle date dès que possible.
Le porte-parole du gouvernement, Abdou Karim Fofana, a annoncé en début de semaine la nouvelle date du 24 mars.
La majeure partie de la campagne à venir et le vote lui-même auront lieu pendant le mois sacré musulman du Ramadan.
Le Sénégal a une population majoritairement musulmane.