Lors d’une conférence de presse tenue à Kinshasa, des représentants de diverses organisations de la société civile et des candidats à la présidentielle demandent l’annulation des élections du 20 décembre 2023 en République démocratique du Congo (RDC). Mino Bopomi, coordinateur du mouvement citoyen Filimbi, a lu une déclaration commune déclarant : « Les élections du 20 décembre 2023 doivent être annulées compte tenu des graves irrégularités ».
La controverse autour des élections est renforcée par les allégations de Mino Bopomi, qui accuse la Commission électorale nationale indépendante (CENI) d’avoir intentionnellement prolongé les jours de vote en violation de la loi électorale. Selon Bopomi, cette extension, associée au site Web inaccessible de Carlabella, suscite des inquiétudes quant à une éventuelle fraude généralisée. Bopomi suggère que la période de vote prolongée, en particulier pendant la nuit, pourrait être exploitée pour manipuler les urnes en faveur d’un candidat présidentiel spécifique.
Paul Diakese, porte-parole du parti politique de Moïse Katumbi, Ensemble pour la République, a également exprimé son rejet des résultats des élections. Diakese a déclaré que les résultats sont perçus comme le produit d’un processus frauduleux bien organisé, sapant la voix du peuple souverain.
L’opposition, dont Martin Fayulu et le prix Nobel de la paix Denis Mukwege, avait initialement prévu une manifestation pour protester contre les irrégularités présumées. Cependant, le gouvernement de la RDC, représenté par le ministre de l’Intérieur Peter Kazadi, a déclaré la manifestation illégale, affirmant qu’elle visait à perturber le processus électoral.
Dans une déclaration commune, les leaders de l’opposition ont qualifié les élections de simulacre, exprimant leur intention de protester contre les irrégularités constatées lors des opérations de vote.
Malgré l’interdiction du gouvernement, les dirigeants de l’opposition et les représentants des organisations de la société civile ont affirmé leur engagement en faveur de la manifestation prévue mercredi. Mino Bopomi du mouvement citoyen Filimbi a souligné le caractère pacifique de la marche, s’opposant à toute tentative d’intimidation ou de traumatisme de la population.
Le processus électoral a été entaché de défis logistiques, ce qui a conduit à une prolongation officielle d’un jour de la quadruple élection. Le vote s’est poursuivi jusqu’à Noël dans certaines régions reculées. Les résultats préliminaires de l’élection présidentielle, publiés par la Commission électorale, placent le président sortant, Félix Tshisekedi, en tête avec 77,34 % des 4,4 millions de votes dépouillés.